Dialogue Alger-Rabat et union maghrébine: que peut faire Tunis pour relancer la dynamique?

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Mohammed VI et Abdelaziz Bouteflika - Sputnik Afrique
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La Tunisie a proposé sa médiation entre l’Algérie et le Maroc pour aider ces deux pays à relancer le dialogue entre eux et permettre ainsi à l’Union du Maghreb arabe de reprendre le chemin de la construction. C’est ce qu’a indiqué le 28 novembre le ministre tunisien des Affaires étrangères au journal Assabah news.

Face au blocage des relations bilatérales entre l'Algérie et le Maroc, marqué ces deux dernières semaines par des initiatives interposées entre les deux parties pour relancer le dialogue, Tunis s'est positionné en médiateur entre Alger et Rabat dans le but de contribuer à aplanir rapidement les différends entre eux. C'est ce qu'a déclaré le 28 novembre Khemaies Jhinaoui, le ministre tunisien des Affaires étrangères, dans un entretien accordé au quotidien Assabah news.

Se tenant à égale distance entre les deux initiatives algérienne et marocaine, le chef de la diplomatie tunisienne a affirmé que son pays «poursuivait ses efforts avec les frères algériens et marocains pour mettre fin au conflit entre l'Algérie et le Maroc».

Mohammed VI du Maroc - Sputnik Afrique
L’Algérie aurait répondu indirectement à l’appel de Mohammed VI à un dialogue «direct»
Ces deux initiatives, en l'occurrence l'appel de Mohamed VI en faveur d'un dialogue avec Alger, et la convocation par les autorités algériennes d'une réunion urgente des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union du Maghreb arabe (UMA), pour relancer la construction de cet ensemble géopolitique et économique régional, peuvent, selon le diplomate «contribuer à la relance des relations entre l'Algérie et le Maroc et mettre fin au conflit entre les deux pays».

Mohammed VI et Abdelaziz Bouteflika - Sputnik Afrique
Dans un message à Mohammed VI, Bouteflika a ignoré l’appel du roi à un dialogue «franc»
Dans le même sens, évoquant les efforts de son pays pour relancer la construction de l'UMA, dans le contexte de la proposition algérienne, M.Jhinaoui a indiqué que «la Tunisie poursuit ses efforts diplomatiques avec les frères au niveau des pays du Maghreb pour appuyer les initiatives visant à relancer les institutions de l'Union du Maghreb arabe». Dans ce cadre, poursuit-il, «nous avons proposé des dates précises, pour organiser une rencontre de consultation à huis-clos, loin des projecteurs, entre les cinq ministres maghrébins des Affaires étrangères».

Abdelaziz Bouteflika - Sputnik Afrique
Bouteflika pointe du doigt des «manœuvres malintentionnées qui guettent l’Algérie»
La réponse des autorités algériennes à l'appel du roi Mohammed VI à l'ouverture d'un dialogue «franc et direct», qui préfèrent des pourparlers dans un cadre maghrébin et au sein des institutions de l'Union du Maghreb arabe, n'a pas convaincu Rabat. C'est ce qui ressort du communiqué publié le 26 novembre par le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale à l'issue d'une rencontre à Rabat entre Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, et l'ambassadeur d'Algérie au Maroc.

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La Chine et l’Algérie lancent conjointement un projet d’exploitation de grande envergure
N'en démordant pas quant à la politique de la main tendue de Mohammed VI envers l'Algérie dans un cadre strictement bilatéral, pour aplanir les différents problèmes entre les deux pays et relancer les relations sur des bases plus saines, le même communiqué a réaffirmé que «le Maroc réitère sa demande aux autorités algériennes de faire connaitre, officiellement, leur réaction à l'endroit de l'initiative royale pour l'établissement d'un mécanisme politique bilatéral de dialogue et de concertation».

Pour rappel, le 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI avait proposé, dans son discours à la Nation, aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. Il avait notamment évoqué la réouverture de la frontière entre les deux pays, fermée depuis 1994.

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