L'Arabie saoudite accorde effectivement une aide financière aux ennemis de l'Iran, essayant ainsi de «paralyser» la République islamique, a déclaré à Sputnik le diplomate iranien Hossein Sheikholeslam, autrefois conseiller du ministre iranien des Affaires étrangères.
«Le prince saoudien était très pressé de devenir roi. On a toutefois l'impression que le crime perpétré en Turquie contre le journaliste saoudien l'a privé de cette perspective. Ils [les Saoudiens, ndlr] ont menacé à maintes reprises de semer le trouble en Iran pour que la situation s'y dégrade. Toutes les déclarations du prince en témoignaient», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que le royaume accordait toute l'assistance possible, y compris financière, à l'organisation terroriste «Mojaheddine Khalq» luttant contre l'Iran.
«Cette organisation, ainsi que le Mossad ont réalisé plusieurs actes de subversion en Iran non sans l'assistance et le soutien des Saoudites. L'attentat d'Ahvaz était le dernier de cette série. Ils déclarent officiellement eux-mêmes qu'il faut paralyser l'Iran. Aussi, l'article dans le journal The New York Times n'est-il sans doute pas loin de la réalité», a résumé M.Sheikholeslam.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Hasan Royvaran, spécialiste des pays du Proche-Orient, estime toutefois que malgré l'ingérence de l'Arabie saoudite dans l'économie iranienne, il est peu probable que Riyad soit impliqué dans le plan d'élimination du général Qassem Soleimani, commandant de l'unité spéciale Al-Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique.
«Il faut considérer avec prudence les déclarations des États-Unis qui accusent l'Arabie saoudite. On ne peut pas affirmer à 100% que Mohammed ben Salmane y soit impliqué parce que la poursuite de la confrontation entre Téhéran et Riyad est dans l'intérêt des États-Unis», a prévenu M. Royvaran.
Et de rappeler que le prince héritier avait exigé que l'OPEP réduise d'un million de barils par jour la production de pétrole, ce qui n'arrangeait absolument pas les États-Unis.
«Il se peut que ben Salmane ait voulu ainsi se rapprocher de l'Iran, alors que les États-Unis s'appliquent par de telles publications à entretenir toujours plus la discorde l'Iran et l'Arabie saoudite», a résumé l'Iranien.
D'après une publication dans The New York Times, certains responsables du renseignement saoudien, proches du prince héritier Mohammed ben Salmane, avaient discuté avec des hommes d'affaires de plans visant à utiliser des entreprises privées pour assassiner des ennemis iraniens du royaume, plus particulièrement le général Qassem Soleimani, commandant de l'unité spéciale Al-Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique. Une telle réunion aurait eu lieu en mars 2017, soit environ un an et demi avant l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, selon le média.