L'Algérie, qui cherche à diversifier ses exportations, a activement participé à la Foire des produits algériens qui s'est déroulée du 23 au 29 octobre dernier à Nouakchott et qui a mis en lumière l'intérêt stratégique d'Alger pour la Mauritanie. Ce souhait d'ouverture sur la Mauritanie de la part des autorités algériennes est évoqué par le site Tout sur l'Algérie (TSA).
Toutefois, l'Algérie mise sur la Mauritanie en tant que rampe de lancement pour son déploiement économique sur le continent africain.
Bien que très modeste car le pays compte moins de quatre millions d'habitants, le marché mauritanien pourrait aider les entreprises algériennes à se lancer à la conquête des marchés de l'Afrique de l'Ouest, notamment du Sénégal peuplé, lui, de presque 16 millions d'habitants.
En effet, si les entreprises algériennes acheminent leurs produits par voie terrestre, la durée du transport se réduira à moins de 10 jours au lieu des 50 jours par mer. En outre, le gouvernement algérien compte installer une zone de stockage dans la ville de Tindouf où les entreprises pourront entreposer leurs produits avant de les acheminer vers le pays voisin, ce qui réduira les coûts à l'export et donnera un avantage aux exportateurs algériens face à leurs concurrents.
Vu les bonnes relations politiques qui lient les deux pays voisins et leur sentiment de fraternité, les entreprises algériennes obtiennent un avantage réel, car le marché mauritanien pourrait leur servir de tremplin pour s'implanter sur le marché de l'Afrique de l'Ouest fort de 350 millions de consommateurs.
La bataille pourrait être rude entre les deux pays voisins pour gagner les faveurs de la Mauritanie.
«C'est à nous de savoir faire valoir nos atouts», a déclaré dans ce contexte la directrice générale de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI), Wahiba Bahloul, évoquant la rivalité entre les produits marocains et algériens.
En août dernier, Noureddine Bedoui, le ministre algérien de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a déclaré que l'inauguration d'un poste frontalier entre l'Algérie et la Mauritanie allait booster l'économie de la région en favorisant les investissements et la création d'emplois.