Sur fond d'actuelle dégradation générale des relations sino-américaines, la question de Taïwan réapparaît évidemment au premier plan, les initiatives de Washington à l'égard de Taipei étant très peu appréciées par Pékin, a déclaré à Sputnik Andreï Karneïev, vice-directeur de l'Institut des pays d'Asie et d'Afrique à l'université d'État Lomonossov de Moscou, commentant la première intervention publique de William Brent Christensen, nouveau directeur de l'Institut américain à Taïwan (AIT).
«Les propos tenus par Christensen […] renferment en fait un résumé des approches de l'administration de Donald Trump concernant un sujet des plus explosifs dans les relations entre les États-Unis et la République populaire de Chine (RPC)», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que par le passé, c'était justement le soutien militaire apporté à Taïwan par les États-Unis qui avait constitué le principal obstacle à l'établissement des relations diplomatiques entre Pékin et Washington.
«La mention du statu quo par Christensen est avant tout un signal de soutien à l'administration de Tsai Ing-wen [Présidente taïwanaise, ndlr]. Ce soutien est aussi exprimé dans les propos de Christensen sur la poursuite des livraisons d'armes américaines à Taïwan», a constaté M. Karneïev.
Selon un autre interlocuteur de Sputnik, Li Yi, de l'Institut de recherche financière de Chong Yang à l'Université populaire de Chine, le discours du représentant américain renfermait peu de nouveau, mais Pékin surveillera sans doute plus attentivement les actions des États-Unis autour de Taïwan.
«Somme toute, on pourrait dire que les États-Unis se prépareraient à une "nouvelle guerre froide" contre la Chine pour la retenir tous azimuts. Leurs tentatives de jouer la carte taïwanaise deviennent de plus en plus dures, mais on ignore pour le moment jusqu'où ils pourraient aller. Quoi qu'il en soit, la Chine suit de très près toutes ces démarches», a souligné le Chinois.
Washington ne maintient pas de relations officielles avec Taïwan, bien que les États-Unis soient l'allié le plus puissant de l'île et son unique fournisseur d'armes. La Chine considère que Taïwan fait partie intégrante de son territoire et interdit à ses partenaires d'entretenir des relations diplomatiques avec Taipei.