Les accusations portées à l'encontre de la Russie de prétendues cyberattaques contre l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sont liées à la tentative pour discréditer l'initiative de Moscou d'élaborer, sous l'égide de l'Onu, des règles globales de conduite dans le cyberespace, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova dans une interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya 1.
La diplomate a attiré l'attention sur le fait que les fuites dans les médias concernant la prétendue cyberattaque russe contre l'OIAC ne sont apparues que six mois après la date donnée par les autorités néerlandaises:
«C'est notamment à ce moment précis, après six mois de silence, qu'il a fallu tout secouer et tout exposer à la lumière, d'abord en provoquant des fuites dans des médias, ensuite en faisant un scandale. Pourquoi? C'est précisément maintenant que la Russie a soumis une proposition à ses partenaires dans le monde entier pour élaborer un code de conduite dans le cyberespace.»
Et de poursuivre:
«Il faut tout faire pour tirer le tapis sous nos pieds en affirmant que ce n'est pas la Russie qui doit proposer au monde une base solide pour la conduite et pour l'élaboration des règles générales de conduite dans le cyberespace: il vaudrait mieux que l'Occident le fasse», a souligné Maria Zakharova.
Le 28 septembre, lors de la 73e session de l'Assemblée générale de l'Onu, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie jugeait nécessaire de développer une convention sur la lutte contre la cybercriminalité et élaborer, sous l'égide de l'Onu, les règles globales de la conduite responsable des États dans le cyberespace.
Le jeudi 4 octobre, le ministère néerlandais de la Défense a annoncé que les services secrets des Pays-Bas avaient déjoué une cyberattaque contre l'OIAC qui aurait été menée par quatre ressortissants russes, ajoutant que les hackers russes présumés munis de passeports diplomatiques avaient été expulsés du pays.
Une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré qu'il n'y avait eu et qu'il ne pouvait y avoir aucune cyberattaque russe contre l'OIAC parce que Moscou avait accès à toutes les informations de cette organisation. Elle a qualifié les accusations néerlandaises «d'exemple d'une politique frôlant l'obscurantisme appliquée par certains pays occidentaux». Le ministère a ajouté que l'espionite occidentale gagnait en ampleur.