Les Pays-Bas sont en «cyberguerre» avec la Russie, a déclaré dimanche à la télévision néerlandaise la ministre de la Défense de ce pays, Ank Bijleveld.
«Ce qui est arrivé est vraiment dangereux», a déclaré Mme Bijleveld à la suite d'un incident survenu près du siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) qui impliquait, selon elle, des officiers du GRU.
À la question de savoir si la situation entre les deux pays pouvait être qualifiée de «cyberguerre», elle a répondu:
«Oui, c'est bien le cas.»
Et de poursuivre:
Le budget du pays consacré à la cybersécurité a augmenté après que l'incident a été rendu public.
«Nous investissons davantage dans les services de renseignement pour pouvoir voir ce qui se passe et prendre des mesures si nécessaire», a fait savoir la ministre néerlandaise.
De plus, Mme Bijleveld a déclaré que les Pays-Bas avaient proposé à l'OTAN d'utiliser ses «cybersoldats».
Le jeudi 4 octobre, le ministère néerlandais de la Défense a déclaré que les services secrets des Pays-Bas avaient déjoué une cyberattaque contre l'OIAC qui aurait été menée par quatre ressortissants russes, ajoutant que les hackers russes présumés munis de passeports diplomatiques avaient été expulsés du pays.
Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié les accusations des autorités néerlandaises de nouvelle action de propagande. Moscou a plusieurs fois indiqué à La Haye que la «campagne d'espionite antirusse», lancée aux Pays-Bas, causait un grave tort aux relations bilatérales.
Une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré qu'il n'y avait eu et qu'il ne pouvait y avoir aucune cyberattaque russe contre l'OIAC parce que Moscou avait accès à toutes les informations de cette organisation. Elle a qualifié les accusations néerlandaises «d'exemple d'une politique frôlant l'obscurantisme appliquée par certains pays occidentaux». Le ministère a ajouté que l'espionite occidentale gagnait en ampleur.