Le projet de loi déposé par les sénateurs américains Chris Murphy et Ron Johnson ne reflète que l'intérêt des États-Unis et non le désir d'aider l'Union européenne à diversifier ses sources d'énergie, a déclaré à Sputnik Mamdouh Salameh, professeur d'économie de l'énergie à ESCP Europe Business School, commentant la proposition de loi dirigée contre la «domination énergétique russe» en Europe.
«Malgré toutes les tentatives des États-Unis, soutenues par des pays tels que la Pologne, les États baltes, la Géorgie et l'Ukraine, pour torpiller les livraisons de gaz russe à l'UE, le contrôle de la Russie sur les livraisons de gaz ne fera que se renforcer. […] En aucune circonstance, le gaz naturel liquéfié (GNL) américain ne pourra faire concurrence au gaz russe en Europe», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que la Russie n'avait pas besoin de liquéfier son gaz naturel pour le livrer en Europe. Par ailleurs, elle a d'ores et déjà le monopole de gazoducs européens et ce, même sans le Nord Stream 2.
«La Russie satisfait près de 40% de la demande européenne en gaz, et cela ne fera que se poursuivre à l'avenir», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux gazoducs reliant le littoral russe à l'Allemagne via la mer Baltique. Sa capacité totale sera de 55 milliards de mètres cubes par an. Le chantier doit être terminé avant fin 2019 et le coût du projet est évalué à 9,9 milliards d'euros. La nouvelle installation doit passer à côté du gazoduc Nord Stream, opérationnel depuis 2011.