Les USA jouent leur dernier atout pour stopper le gazoduc Nord Stream 2

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La construction du gazoduc Nord Stream 2 démarrera dans quelques jours dans la zone maritime exclusive de la Finlande selon le plan validé. Certes, avec un certain retard, mais tout à fait admissible dans la mise en œuvre du calendrier convenu des travaux.

Le groupe européen Nord Stream 2 AG et la suisse Allseas, l'un des sous-traitants généraux du projet, avaient signé en avril un contrat pour la construction de la partie maritime du gazoduc. Ce contrat mentionne que les travaux seront menés par trois navires d'Allseas: Pioneering Spirit, Solitaire et Audacia. Le Solitaire commencera la construction en premier et sera chargé de la majeure partie des travaux. L'Audacia sera utilisé pour la construction du gazoduc dans les eaux allemandes, alors que Pioneering Spirit installera la ligne en eaux profondes.

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D'après le site Marine Traffic, qui permet de suivre la position d'un navire sur la carte en temps réel, le Solitaire est déjà arrivé au port d'Helsinki. Il n'aura pas besoin d'entrer au port: il sera approvisionné en tuyaux à partir du hub logistique de la ville de Kotka.

Le deuxième navire, Audacia, est actuellement au port d'Amsterdam et se prépare à mettre le cap à destination des eaux territoriales allemandes. Tandis que le Pioneering Spirit se trouve à l'heure actuelle en mer Noire, où il construit la ligne d'un autre gazoduc russo-européen: le Turkish Stream.

D'ailleurs, la construction des deux lignes du Turkish Stream est pratiquement terminée: il y a certaines complications avec la construction de la partie terrestre de la ligne de réexportation, mais ces problèmes seront indéniablement réglés à court terme. Tout comme seront forcément réglés les problèmes du Nord Stream 2 avec le Danemark qui, rappelons-le, tarde à donner son autorisation. Et ce n'est pas un hasard si la direction de Nord Stream 2 AG a décidé d'entamer la construction sans son aval. Au cas où, un itinéraire de contournement a été minutieusement mis au point et n'entraînerait aucune hausse du coût du projet. Et l'«attente danoise» est plutôt un tribut de respect et de politesse par rapport à ce pays européen petit mais fier, qui veut jusqu'au bout montrer à son allié américain qu'il «se bat pour lui». Car au fond, l'autorisation danoise est la dernière «chance américaine», bien que formelle, d'influencer la situation.

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D'ailleurs, la compagnie Nord Stream 2 AG a annoncé qu'elle ne commenterait pas les restrictions européennes. «Nos investisseurs restent fermement attachés au projet, qui est mis en œuvre dans les délais fixés», explique-t-elle, faisant allusion au fait que les USA n'auraient rien à se mettre sur la dent autour du projet.

Et c'est compréhensible. Les entreprises européennes n'ont simplement aucune autre solution que d'ignorer les aboiements environnants en continuant de conduire la caravane dans la direction convenue.

Beaucoup de facteurs se sont accumulés. Et notamment la pression brutale des «partenaires de l'autre côté de l'océan», qui cherchent à imposer à l'Europe leur gaz naturel liquéfié — qu'ils ne possèdent même pas, d'ailleurs. Ainsi que la schizophrénie ukrainienne grandissante, dont les coordinateurs se sont fixés pour but de prouver aux autres qu'on ne pouvait simplement pas avoir affaire à eux.

Si vous ne le croyez pas, prenez simplement à titre d'exemple les documents en accès ouvert sur la rencontre du Président ukrainien Piotr Porochenko avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Le premier a demandé au second une grande somme d'argent et, au sens littéral, le réprimande au sujet de qui il peut ou non recevoir sur le sol autrichien souverain. Et d'ajouter que «ni les coupes du monde de football ni les mariages avec les Cosaques ne pourront stopper l'agression russe». Et quand, contre toute étiquette, Porochenko a proclamé 2019 Année de la culture ukrainienne en Autriche, l'expression du chancelier autrichien s'est assombrie comme s'il avait bu un verre de vodka en accolade avec le Cosaque mentionné, qui dansait.

Alors peut-on confier à un transitaire aussi fou un rôle vital pour l'énergie européenne? Notamment en sachant que son système de transport de gaz, selon son propre audit, possède des «éléments de corrosion pénétrante» (c'est-à-dire qu'il est complètement rongé par la rouille par endroits).

Sur ce fond, il est assez ridicule de parler d'une «position politique juste» du Danemark.

Copenhague peut continuer d'exprimer des craintes pour la souveraineté danoise et la dépendance de l'Europe envers le gaz russe. Le Danemark fier, s'il continue de jouer les mêmes cartes que l'Ukraine, sera tout simplement contourné.

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