La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a évoqué ce samedi l'affaire Skripal et le projet britannique Bellingcat qui avait déjà fait paraître les résultats de son «enquête» sur le dossier.
«Prenons, par exemple, Bellingcat. Qui vous a dit que c'étaient des informations? Les informations sont véhiculées soit par des représentants officiels ou des structures et des départements officiels, soit elles sont le fruit du journalisme d'enquête. Bellingcat, qu'est-ce que c'est? Un média? C'est, pardonnez-moi, un instrument de déversement», a-t-elle indiqué lors d'une émission sur la chaîne russe TV Tsentr.
Elle a fait remarquer que depuis six mois, Londres n'avait fourni aucune nouvelle officielle.
«Tout ce que donne le Royaume-Uni, ce ne sont pas les déclarations de représentants officiels, celles de personnes qui viennent la visière relevée devant la communauté internationale et qui ont le courage de faire de telles déclarations. Tout se fonde sur des fuites de médias», a-t-elle constaté.
Le 5 septembre, le parquet britannique avait formulé aux deux hommes quatre chefs d'accusation, notamment pour tentative de meurtre de l'ancien officier Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, ainsi que du policier britannique Nick Bailey. La Première ministre britannique Theresa May a affirmé que les deux suspects étaient des hommes du GRU, sans pour autant présenter de preuves pour appuyer ces allégations.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que les noms et les photos des deux suspects russes ne prouvaient rien et que l'enquête sur des crimes aussi sérieux exigeait une analyse scrupuleuse et une coopération très étroite entre les services de sécurité des deux pays.
L'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été empoisonnés en mars dernier à Salisbury et retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière cet empoisonnement.