Après huit années de guerre en Syrie, le gouvernement ne sait même pas exactement le nombre d'habitants de telle ou telle région, ce qui complique l'établissement des volumes nécessaires des livraisons de denrées alimentaires, d'eau et d'électricité à la population, a indiqué Salwa Al-Abdullah, ministre syrienne du Développement social et du Travail.
«À ce jour, selon nos estimations, 18 millions de personnes habitent sur l'ensemble du territoire syrien. Ce chiffre n'est toutefois pas exact, car nous ignorons combien de Syriens se trouvent sur les territoires qui échappent au contrôle de l'État», a expliqué Mme Al-Abdullah.
Et d'ajouter qu'il ne fallait pas non plus oublier la migration permanente de la population à l'intérieur même du pays, les gens déménageant d'une agglomération à une autre à la recherche d'un lieu sûr.
«Quoi qu'il en soit, les chiffres provenant de l'étranger sont inexacts, car ceux qui les envoient essaient, dans leurs propres intérêts, d'exagérer la gravité du problème», a prévenu la ministre.
Elle a aussi évoqué d'autres problèmes, qu'il s'agisse du transport et notamment des chemins de fer, ou de l'agriculture, rappelant également que la Syrie et la Russie s'étaient déjà attelées à l'accomplissement de ces tâches multiples, ayant signé plusieurs contrats d'infrastructure dans les secteurs pétrolier et énergétique.
«Auparavant, nous avions d'immenses troupeaux de moutons et de chèvres. Mais pendant la crise, le bétail qui n'avait pas été emmené a été exterminé [par les radicaux, ndlr]. Il nous est difficile de dire quel problème est plus grave qu'un autre. Toutes ces questions sont d'actualité», a poursuivi la responsable.
Elle a par ailleurs souligné que les sanctions entravaient la résolution des difficultés, tout en insistant sur les efforts déployés par l'État dans la reconstruction du pays.
«Même pendant la guerre, l'aide humanitaire provenant de l'extérieur ne dépasse pas 20% de ce que débloque l'État syrien tant à titre d'assistance aux déplacés intérieurs que pour verser toutes sortes de compensations. Je tiens à rappeler que depuis le début de la guerre, l'État ne cesse de payer les salaires de tous les employés de la fonction publique, même à celui qui ne peut pas travailler comme auparavant, par exemple, à un instituteur enseignant dans une école qui se trouve dans une zone d'hostilités. Cela concerne aussi les fonctionnaires d'État se trouvant sur un territoire non contrôlé par l'État, notamment à Deir ez-Zor ou à Raqqa», a résumé la ministre.