ASNIFF, la grand-messe du cinéma absurde, du nanar et du fantastique lève le rideau!

© Photo l’Absurde séanceFestival ASNIFF
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La grand-messe des films décalés ouvre ses portes à Nantes! La 10e édition du festival ASNIFF qui se tiendra du 2 au 7 octobre a prévu son lot de surprise. Au programme: nanars, films gore et OFNI (objet filmique non identifié), avec pour invitée d’honneur Brigitte Lahaie. Sputnik a interrogé Jean-Maurice Bigeard, fondateur de l’ASNIFF.

La 10e édition du festival de L'Absurde Séance, l'ASNIFF (Absurde Séance Nantes International Film Festival) lève le rideau ce mardi 2 octobre au cinéma Katorza (Nantes). Ce festival dédié aux curiosités cinématographiques en tous genres, nanars, films gore, films fantastiques ou plus confidentiels, se tiendra du 2 au 7 octobre avec pour invitée d'honneur Brigitte Lahaie pour «l'ensemble de sa carrière».

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Pour fêter ses dix ans, l'ASNIFF proposera notamment une soirée Star Crash, en présence de son réalisateur Luigi Cozzi et de l'actrice principale Caroline Munro. La Nuit fantastique, évènement phare du festival, diffusera notamment plusieurs longs-métrages inédits en France.

Plusieurs «perles» seront proposées aux spectateurs comme The VelociPastor avec un pitch pour le moins intriguant. «Un prêtre intègre et proche de Dieu se rend en Chine, où il hérite d'une capacité mystérieuse qui lui permet de se transformer en dinosaure.» Ou encore The Cop Baby, film russe croisement entre Allo Maman, ici bébé et L'Arme Fatale. Enfin, l'ASNIFF diffusera Trauma, le film-choc du festival, interdit aux moins de 18 ans.

Sputnik a profité de cet anniversaire pour interroger Jean-Maurice Bigeard, organisateur et fondateur de l'Absurde séance et de l'ASNIFF;

Sputnik France: Pourquoi avez-vous décidé de créer l'ASNIFF?

Jean-Maurice Bigeard: au départ, on s'appelle l'Absurde Séance. On commence à être bien connus, parce que ça fait bientôt 20 ans que l'on existe en France. Pourtant, lorsque l'on s'adresse aux distributeurs, ou autres ayant-droits à Cannes ou dans différents festivals internationaux et qu'on leur annonce que c'est pour l'Absurde séance, le mot absurde ne leur plaît pas toujours, sous-entendant que ça vient un peu connoter les films que l'on souhaite comme étant des nanars ou des choses un peu curieuses. On s'est dit que s'appeler l'Absurde séance nous desservait plus qu'autre chose.

On a donc cherché un nom qui ressemblerait plus au BIFFF (festival international du film fantastique de Bruxelles), au TIFF (festival international du film de Toronto), au NIFFF (festival international du film fantastique de Neuchâtel), etc. On s'est dit pourquoi pas ASNIFF pour Absurde Séance Nantes International Film Festival, ça fait tout de suite plus pro et ça choque moins les personnes que l'on peut démarcher. Ça nous permet d'ouvrir plus de portes et d'avoir une caution un peu plus sérieuse.

​Comment sélectionnez-vous les films qui seront diffusés durant ce festival?

Jean-Maurice Bigeard: même si c'est un peu prétentieux ou stupide, c'est sans doute les deux, ce sont mes goûts personnels.

«Quand je juge qu'un film est suffisamment mauvais pour avoir sa place, mais que je pense, connaissant la clientèle et comment ils réagissent, que le film va faire passer un excellent moment comment par exemple avec The Velocipastor ou le mètre étalon intergalactique du nanar suprême à savoir Star Crash, je me dis que ces films, il me les faut absolument.»

Pour les petites perles rares, les films que j'affectionne particulièrement, je continue de penser que je fais de l'éducation cinématographique de jeunes spectateurs et des moins jeunes. Quand on présente des films comme Amin The Rise and Fall par exemple cette année, personne n'en a entendu parler, personne ne sait ce que c'est. Je pense que c'est une belle découverte.

On n'est dans le cinéma d'exploitation et pour les deux tiers d'entre eux [perles rares, ndlr], ce sont des premières en France, des inédits ou des avant-premières. Ce sont des films que j'ai vu, à Cannes, à Géradmer (Festival international du film fantastique), à Bruxelles ou dans d'autres festivals, et qui sont des coups de cœur, donc des films que l'on a très envie de faire découvrir. C'est le cas pour Buffalo boys (Western indonésien), c'est le cas de The Outlaws, un polar classique, mais suffisamment nerveux du cinéma coréen, ça on cautionne!

Il y a également le film-choc Trauma, là on est dans le cinéma adulte. Même si c'est un peu exagéré, la séance est interdite au moins de 18 ans avec avertissement.

Comment expliquez-vous l'engouement des spectateurs pour cet évènement?

Jean-Maurice Bigeard: on n'a pas forcément les moyens de nos ambitions […], mais il y a un gros bouche-à-oreille grâce aux personnes qui sont venues, peut-être par accident, et à qui ça n'aura pas convenu: «Oh à l'Absurde séance, on ne peut pas suivre nos films correctement tout le monde se met à gueuler, ils parlent, ils éclatent de rire pour un rien!» C'est finalement une bonne chose, car ce sont eux qui en parleront le mieux. Cela peut susciter chez certains l'envie ou au moins attiser la curiosité.

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Dans le cadre de la Nuit Fantastique, qui est le fer de lance du festival, la salle de 325 places est pleine à craquer à chaque fois avec une ambiance de folie. On diffuse des clips et des vieilles pubs des années 80, les gens se lâchent littéralement, c'est carrément le délire.

L'engouement vient du fait que les gens ont véritablement envie de se lâcher et peut-être de voir des films autres. Quand on passe un nanar qui est totalement assumé et qu'on le présente comme tel, les gens savent très bien ce qu'ils vont voir. À défaut de voir un bon film, ils vont passer un bon moment. Ensuite, quand on leur passe une bande extrême, un Fabian film, un Trauma ou bien ou des films comme The Human centipede,

«C'est l'occasion unique de voir sur grand écran des films un peu interdits, sulfureux, précédés d'une réputation de films qu'il ne faut pas voir, qui sont trash, gore, malsains ou ce que l'on veut.»

L'engouement peut aussi venir du fait que le spectateur a envie de voir autre chose que du Marvel, des Blockbusters qu'on nous impose, ou des comédies qui ne sont pas forcément toujours très drôles, de mon point de vue.

«L'Absurde séance, le plus drôle c'est pour ceux qui ne sont jamais venus, pour qui c'est une séance un peu autre, un peu adulte, un peu foutraque, bordélique, voire houleuse.»

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