Selon leur étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), le glyphosate endommage le microbiote, dont ont besoin ces insectes pour grandir et résister aux agents infectieux.
«Nous avons démontré que l'abondance des espèces dominantes de microbiote intestinal diminue chez les abeilles exposées au glyphosate à des concentrations documentées dans l'environnement», ont annoncé les chercheurs.
«L'influence la plus importante du glyphosate sur les abeilles réside dans la destruction des fleurs dont elles dépendent», a ajouté Matt Sharlow de l'ONG Buglife cité par The Guardian.
Dave Goulson, professeur à l'université du Sussex, est également préoccupé par les résultats de l'étude de ses collègues américains.
«Il semble que nous devrions ajouter le glyphosate dans la liste des problèmes auxquels les abeilles font face. Cette étude est une nouvelle preuve que l'utilisation des pesticides à l'échelle du paysage a des conséquences négatives souvent difficiles à prévoir», a-t-il constaté.
«J'estime que les doses de glyphosate utilisées étaient trop hautes. Le rapport [des chercheurs américains, ndlr] montre seulement comment le glyphosate peut potentiellement affecter la bactérie d'intestin des abeilles, et non pas comment il agit dans l'environnement», a déclaré Oliver Jones, chimiste de l'Institut royal de technologie de Melbourne (Université RMIT).
Quant à Monsanto, l'entreprise nie une possible nocivité de son herbicide.
«Les déclarations que le glyphosate aurait une influence négative sur les abeilles sont erronées. Aucune étude à grande échelle n'a détecté de lien entre le glyphosate et la réduction de la population des abeilles. Plus de 40 ans de preuves scientifiques fortes et indépendantes montrent qu'il ne pose aucun risque irraisonnable pour les humains, les animaux et l'environnement en général», a souligné le porte-parole de Monsanto.