Les personnes qui ont imposé la monnaie unique à l'Europe ne cessent d'inventer toute sorte de mythes pour dissimuler l'erreur commise, a déclaré à Sputnik Claudio Borghi, président de la commission budgétaire de la Chambre des députés au parlement italien.
«Ma position sur l'euro est bien connue. J'ai même écrit un livre intitulé "Basta Euro". […] L'euro ne marche pas, c'est un fait», a poursuivi le député, issu de la Ligue, parti participant au gouvernement de coalition avec le Mouvement 5 étoiles (M5S).
Et d'expliquer qu'actuellement l'Europe ne pouvait pas se décider à faire de la Banque centrale européenne (BCE) le créancier de dernière instance afin que celle-là puisse équilibrer les marchés.
«C'est parfaitement absurde. […] Aujourd'hui, en cas de crise, la BCE peut décider de ne pas aider un pays, mais d'en soutenir un autre. Cela vous paraît-il normal? Évidemment que non. Et c'est justement la raison pour laquelle les marchés sont instables», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, on ne peut pas interrompre l'assouplissement quantitatif (QE), sinon l'idée même d'une Europe unie cessera d'exister et tout ce système, y compris l'euro, s'effondra.
«Tous les pays européens se trouvent de nos jours dans la zone de risque […] Aussi, a-t-on besoin de la stabilité que seule la BCE pourrait garantir», a rappelé l'Italien.
Et de relever que n'importe quel pays pouvait se retrouver dans une situation extraordinaire, qu'il s'agisse d'élections anticipées, d'une crise bancaire ou même d'un simple ralentissement de l'économie mondiale.
«Et si la BCE ne peut pas intervenir, les marchés seront gagnés par la panique. À qui est la faute? À un pays qui s'est retrouvé provisoirement affaibli ou aux institutions européennes qui n'apportent rien de bon aux pays de l'Union européenne?», s'est interrogé l'interlocuteur de Sputnik, estimant que le projet de la BCE de mettre un terme à son programme d'assouplissement quantitatif pourrait se révéler très préjudiciable tout particulièrement pour l'Italie.
Et de prévenir que, tôt ou tard, même les économies les plus fortes pourraient bien se retrouver dans une situation critique.