L'Italie figure incontestablement parmi les pays les plus touchés par l'expérience de l'euro. Attendue depuis longtemps, sa croissance économique n'est toujours pas arrivée, alors que le taux de chômage parmi les jeunes Italiens a atteint 30%, a déclaré à Sputnik Ilaria Bifarini, de l'Université Bocconi de Milan.
«Dès le départ, l'euro était un projet voué à l'échec, fait constaté par la suite par nombre d'économistes, dont six prix Nobel. Somme toute, la zone euro a enregistré des résultats bien inférieurs à ceux des pays n'utilisant pas l'euro», a expliqué l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter qu'à son entrée dans la zone euro, l'Italie avait perdu non seulement son indépendance monétaire, mais aussi son indépendance politique et économique.
«Obligée de rester dans le cadre des règles établies par Bruxelles, […] l'Italie est tombée dans le piège de la dette publique et ne pourra pas en sortir. Faisant partie de la zone euro, elle ne pourra pas modifier sa politique économique actuelle», a rappelé l'Italienne.
Selon cette dernière, l'absence de croissance économique et le taux de chômage record privent de l'avenir les jeunes Italiens.
«Le projet de l'euro à titre de monnaie européenne unique n'est ni fondé ni stable. […] Au lieu de rapprocher les pays de l'UE, l'euro n'a fait qu'aggraver encore plus leurs contradictions. Tout ce qu'il faut aujourd'hui, c'est une sortie collective de la zone euro qui pourrait sauver l'Europe», a résumé l'interlocutrice de Sputnik.