Les USA ont imposé de nouvelles sanctions contre la Russie, ces nouvelles restrictions viennent s'ajouter à celles que les Russes subissaient déjà depuis quatre ans. «Cette fois-ci le pays y est prêt plus que jamais», écrit le quotidien américain Christian Science Monitor.
«Les Européens peuvent encore dire au Kremlin que s'il changeait son attitude envers l'Ukraine, ils lèveraient leurs sanctions et la situation se normaliserait. Mais ces sanctions américaines ciblent visiblement tout ce que Moscou fait, réellement ou hypothétiquement. En fait, si la Russie voulait persuader les États-Unis qu'elle a emprunté le chemin des changements nécessaires pour la levée des sanctions, elle serait obligée de revoir toute sa politique étrangère, de reconnaître le caractère erroné de toutes ses positions et de capituler. C'est probablement une exigence trop importante pour n'importe quel pays, surtout pour la Russie», estime Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs.
Selon lui, il sera difficile pour la Russie de riposter symétriquement face aux États-Unis. En même temps, l'introduction de sanctions américaines contre l'Iran et la Turquie, ainsi que les menaces contre les partenaires européens des USA ouvrent de nouvelles opportunités pour Moscou. Ainsi, la Russie pourrait améliorer ses relations avec d'autres pays et contourner les sanctions américaines.
Qui plus est, l'inflation est très basse dans le pays — seulement 2,5%. Le budget russe est en ordre, et l'augmentation de la TVA devrait lui apporter 50 milliards de dollars supplémentaires dès 2019. Les sanctions et les contre-sanctions ont également favorisé le développement de l'agriculture nationale. En outre, la Russie élabore ses propres cartes bancaires Mir face aux menaces d'être isolée du système de paiements SWIFT.
Selon le Christian Science Monitor, l'expérience montre que les Russes sont prêts à accepter un tel état de faits par patriotisme. Selon les derniers sondages, les citoyens forment deux groupes plus ou moins équivalents: les uns estiment que les sanctions nuisent à l'économie, alors que les autres n'y voient aucun préjudice. 80% des personnes sondées soutiennent la politique étrangère de Vladimir Poutine.
«Les sanctions ne font qu'aider Poutine. L'histoire montre que les Russes se sont toujours rassemblés pour faire face à la pression extérieure. C'est dans ce contexte qu'ils se montrent le plus performants», souligne Sergueï Markov, ancien membre de la Chambre sociale russe, cité par le Christian Science Monitor.