L'affaire de la saisie, le 29 mai dernier, de 701 kg de cocaïne à bord d'un bateau dans le port de la ville d'Oran, censé transporter de la viande rouge importée du Brésil pour le compte de Kamel Chikhi, surnommé «Kamel le boucher», va connaître de nouveaux rebondissements dans les prochains jours, selon le quotidien arabophone algérien El Bilad, dans son édition du 30 août.
Selon des sources bien informées et citées par le média, le juge d'instruction en charge de cette affaire adressera très prochainement des convocations à des ministres en exercice dans l'actuel gouvernement, ainsi qu'à certains de leurs proches parents liés à cette affaire de cocaïne.
Dans ce cadre, ces mêmes sources ont indiqué que les ministres concernés par ces convocations seront entendus une fois libérés de leurs responsabilités au sein du gouvernement, un remaniement ministériel étant probablement proche.
Dans son édition du 30 août, le site d'information Algeriepatriotique a affirmé que «la réactivation de l'enquête sur cette affaire de la cocaïne, en ce moment précis, confirme l'existence d'un lien direct entre ce scandale et le vaste mouvement enclenché depuis quelques semaines au sein des corps de sécurité, dans un sens où l'enquête n'aurait pu avancer que dans un climat assaini et, surtout, apaisé. […] Ce qui laisse supposer que les permutations et les mises à la retraite au sein des institutions sécuritaire et militaire vont connaître une trêve.»
Au fur et à mesure que l'enquête avançait sur les relations et les connexions du premier concerné dans cette affaire, «Kamel le boucher», indique ce spécialiste du renseignement, les agents de la DCSA «ont découvert qu'il y avait un réseau d'espionnage et d'influence, qui a même réussi à recruter des fils de hauts dignitaires et responsables de l'État, pensant qu'ils faisaient du business avec Kamel Chikhi».
L'affaire de la saisie de la cocaïne le 29 mai dernier dans le port d'Oran par les forces navales a suscité une vague de changements dans les corps constitués de l'État algérien, touchant en premier lieu la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la gendarmerie nationale et pour finir l'ANP (Armée nationale populaire).