Une espionne russe? Et surtout où? Dans une représentation diplomatique américaine? Encore mieux! Se référant à une source au sein du renseignement, The Guardian a fait savoir qu’une Russe liée au Service fédéral de sécurité (FSB) du pays a travaillé de longues années à l’ambassade américaine à Moscou et, qui plus est, avait accès aux documents du Secret Service des États-Unis.
Engagée il y a plus de dix ans, informe le journal, cette employée avait accès au réseau corporatif du département, au courrier électronique et, probablement, à l’emploi du temps du Président et du vice-Président des États-Unis.
Selon la version avancée par cette même source, elle a suscité des doutes en 2016 et une vérification a été engagée à son encontre.
«Elle a été trahie par ses nombreux contacts avec le FSB, […] par de nombreuses rencontres non sanctionnées», informe l’interlocuteur de The Guardian.
Donc, on peut déduire que pendant près d’une décennie une taupe russe a opéré à l’ambassade des États-Unis à Moscou sans attirer la moindre attention, puis, une fois démasquée, a réussi à prendre congé sans qu’aucun scandale n’éclate. Comme l’ont déjà commenté certains médias russes non sans humour, l’informateur de The Guardian ne serait en effet qu’un hacker russe.
Est-ce Michael McFaul?
«Ne me dites pas que c’est [l’ancien ambassadeur américain à Moscou Michael, ndlr] McFaul», a ironisé ce vendredi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, interrogé par un journaliste au sujet de cette «affaire».
Reprenant un ton sérieux, elle a souligné que Moscou n’était pas au courant de cette histoire.
«Je ne vois pas de qui il s’agit. S’ils ont des informations concrètes, qu’ils nous les communiquent», a-t-elle déclaré.
No comment
La presse s’est alors empressée d’adresser la question à l’ambassade elle-même, mais a reçu un «niet» catégorique.
«Nous ne commentons pas les informations relatives à l’activité des services spéciaux et des cadres. Nous n’avons également aucun commentaire concernant ces assertions», a été la réponse.
Dénouement
Et bien qu’elle ait déjà fait ses choux gras de cette histoire, la presse n’a pas eu la chance de soulever le lièvre de l’année ou même du siècle: le Secret Service n’a pas tardé à déclarer que la publication de The Guardian reposait sur des informations dénuées de tout fondement.
«Avant que The Guardian ne publie son article, le Secret Service a livré à son rédacteur notre déclaration officielle ainsi que des informations générales qui réfutent clairement ces données infondées», a-t-il été insisté.