La police affirme que le couple retrouvé le 30 juin à Amesbury a été exposé à une substance chimique. Les forces de l'ordre britanniques ne voient pas de lien entre cet événement et l'«affaire Skripal», mais la Russie y voit un coup dur pour la version britannique, écrit le site d'information Gazeta.ru.
«Salisbury ressemble à un endroit maudit: encore deux personnes ont été empoisonnées par une substance inconnue. Il est ridicule de parler une nouvelle fois d'une «main de Moscou». Ce nouvel empoisonnement est un nouveau coup dur pour ce qu'on appelle l'affaire Skripal. Quelque chose ne tourne pas rond au royaume britannique», a écrit le sénateur sur Twitter.
Iouri Chvytkine, vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe), a également déclaré que cet incident prouvait l'absence de «trace russe» dans l'affaire Skripal. Il pense que cet événement résulte de failles internes dans les rangs des autorités britanniques qui, selon Iouri Chvytkine, cherchent à en accuser des forces extérieures. «Ces failles internes, si vous voulez, les fuites de substances, se produisent précisément au Royaume-Uni. Et la tentative de trouver un bouc émissaire à l'extérieur a échoué», déclare Iouri Chvytkine.
Les autorités britanniques ont également réagi à l'incident. L'agence Reuters, se référant au représentant de la première ministre britannique Theresa May, note que cette dernière suit attentivement le déroulement de l'enquête et prend «très au sérieux» les événements dans la région de Salisbury.
L'agent britannique Sergueï Skripal, ex-colonel du renseignement militaire russe, et sa fille Ioulia ont été empoisonnés par une substance neuro-paralytique à Salisbury début mars 2018. Sous l'effet du poison, ils sont restés longtemps inconscients.
Ils ont repris connaissance seulement deux mois plus tard. Le gouvernement britannique a accusé les autorités et les services russes de l'empoisonnement des Skripal, après quoi plusieurs pays occidentaux ont expulsé plus de 100 diplomates russes.
Le Royaume-Uni continue de refuser de coopérer avec la Russie. Le 23 juin, l'ambassadeur russe à Londres Alexandre Iakovenko a annoncé n'avoir obtenu aucune réponse concernant l'affaire Skripal. Et l'accès consulaire à Ioulia Skripal reste interdit.
Toutefois, Londres n'a pas réussi à prouver l'implication de la Russie dans l'empoisonnement de Salisbury. Début mai, l'ambassade de Russie au Royaume-Uni a publié un communiqué officiel à ce sujet, qui soulignait que les autorités britanniques avaient fait participer des «centaines de policiers» à l'enquête, qui avaient passé énormément de temps à analyser les preuves. L'ambassade russe pense que les policiers britanniques ne sont pas parvenus à soutenir la version politique officielle de leur pays.
L'enquête sur l'«affaire Skripal» a coûté à Londres beaucoup d'efforts physiques et de ressources matérielles. Selon les informations officielles, en quatre mois d'enquête les autorités ont dépensé 10 millions de dollars. D'après le commissaire principal de la police régionale, Angus Macpherson, «l'opération nationale doit être payée au niveau national». Il a rappelé également que le coût de l'enquête pourrait augmenter. Angus Macpherson a précisé que jusqu'à 140 policiers ont participé simultanément à l'opération. Il a remercié les habitants de Salisbury pour leur patience et leur compréhension durant l'enquête.
Mardi 3 juillet, le journal The Sun a écrit que Scotland Yard considérait deux personnes comme étant impliquées dans l'empoisonnement des Skripal, sans pour autant dévoiler leur nom. Les forces de l'ordre ont ajouté que ces individus avaient quitté depuis longtemps le Royaume-Uni et se trouvaient actuellement sous la protection du Kremlin.
«Bien évidemment, l'objectif final est qu'ils soient traduits en justice. Bien sûr, s'ils ne sont pas au Royaume-Uni cela complique sérieusement cette tâche», a déclaré la source du journal. Scotland Yard ne commente pas officiellement cette information.
La réponse russe à cette déclaration ne s'est pas fait attendre. Le porte-parole de l'ambassade russe au Royaume-Uni a déclaré que Moscou souhaitait établir la vérité dans cette affaire tout autant que Londres, mais qu'il était très difficile de commenter cette publication parce que l'information est basée sur des sources officieuses et inconnues, et s'accompagne de nombreuses réserves.
Les sources officielles de Londres continuent d'ignorer les requêtes russes de confirmer ou de réfuter l'information parue dans la presse. Tout comme restent sans réponse les propositions de coopérer pour mieux déterminer les véritables motifs des faits.
«On a l'impression que faute de preuves tangibles, on cherche par tous les moyens à associer l'incident de Salisbury à la Russie. On propage des insinuations et des «explications plausibles» appelées à donner au public britannique et international l'impression que la Russie est impliquée dans le crime de Salisbury», déclare le porte-parole de l'ambassade russe au Royaume-Uni.
Le communiqué publié sur le site de l'ambassade rappelle également que quels que soient les motifs de Londres, il doit respecter le droit international et remplir les engagements qui en découlent, et notamment les termes des conventions et des accords consulaires sur l'aide juridique. «Nous sommes certains que tôt ou tard, tout le monde verra ce qui se cache derrière la politique du gouvernement actuel», note le communiqué de l'ambassade.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.