Dans le cadre de sa mission de réforme des institutions et du mode de fonctionnement de l'Union africaine (UA), Donald Kaberuka, le Haut Représentant de l'UA, est en visite à Alger, depuis le 18 juin, pour s'entretenir avec les autorités algériennes sur les propositions du Président rwandais Paul Kagamé, le président en exercice de l'UA, concernant la réforme de l'organisation panafricaine.
Lors du 30e sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UA qui s'est tenu le 28 janvier 2018 à Addis-Abeba, la capitale de l'Éthiopie, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, en sa qualité de représentant du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que l'Algérie «partage l'impératif d'une réforme institutionnelle et structurelle de l'UA», précisant que «le contenu de cette réforme devrait bénéficier de l'adhésion la plus large de l'ensemble des États membres», selon l'Algérie Presse Service (APS). «La mécanique financière de l'organisation devrait tenir compte d'un minimum d'équilibre entre l'ensemble des États membres et de leurs capacités économiques», a-t-il ajouté.
La réforme «ne doit pas toucher aux principes fondamentaux de l'Union mais plutôt à son fonctionnement technique», avait déclaré à la presse M.Lamamra. «Ces réformes doivent être pratiques et techniques et non pas politiques», a-t-il ajouté, en précisant qu'il «ne s'agit pas d'une réforme fondamentale qui touchera les objectifs et les principes de l'Union mais plutôt de la révision du fonctionnement technique de l'organisation et de ses structures pour améliorer leur rendement».
L'Union africaine (UA) est souvent sévèrement critiquée pour ses lourdeurs bureaucratiques, sa dépendance financière aux bailleurs de fonds internationaux, ses difficultés pour la mise en œuvre des décisions, ainsi que sa faible capacité à se remettre en question.
Le rapport généré par le Président rwandais concernant cette réforme, que Le Monde Afrique dans son édition du 30 janvier 2017 affirme avoir consulté, dresse un bilan sévère: «nous avons une organisation dysfonctionnelle, dont la valeur pour nos États membres est limitée, qui a peu de crédibilité auprès de nos partenaires internationaux, et en laquelle nos citoyens n'ont pas confiance».