Armes hypersoniques: le Pentagone serait alarmé par son retard sur la Russie et la Chine

© Russian Defence Ministry / Accéder à la base multimédiaTir d'essai réussi d'un missile hypersonique Kinjal
Tir d'essai réussi d'un missile hypersonique Kinjal - Sputnik Afrique
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La Chine et la Russie surpassent les États-Unis dans le domaine des armements hypersoniques, tandis que le Pentagone qui a, de fait, arrêté les travaux en la matière suite à plusieurs échecs, se serait lancé d’urgence à leur poursuite, selon The Washington Post.

La perspective de perdre la course aux armements hypersoniques a discrètement transformé leur développement en priorité absolue au Pentagone, a constaté The Washington Post, ajoutant que conscients de leur retard technologique, les Américains s'évertuent à le rattraper.

Les missiles hypersoniques sont capables de voler à une vitesse comprise entre 1,6 et 8 km/s à une altitude relativement basse. Leurs manœuvres permanentes pendant le vol, ce qui les différencie des missiles balistiques, rendent les moyens modernes de défense antiaérienne pratiquement impuissants.

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Comme annoncé précédemment, en avril dernier, l'US Air Force a conclu un contrat d'un montant de 928 millions de dollars avec Lockheed Martin afin de développer un missile de croisière hypersonique embarqué par avion. Le missile doit atteindre une vitesse de Mach 5 et être doté d'un système de navigation par satellite et inertielle.

The Washington Post a rappelé que le Pentagone avait témoigné un intérêt particulier pour les armes hypersoniques à l'époque de la chasse à Oussama ben Laden après les attaques du 11 septembre 2001. Les militaires américains avaient alors décidé qu'ils avaient besoin d'une arme capable de frapper rapidement dès qu'ils obtiendraient des informations sur son emplacement ou dès que le renseignement ferait savoir qu'un pays «paria» préparait une attaque de missiles contre les États-Unis. Le 2 mai 2011, Oussama ben Laden a été abattu au Pakistan et l'enthousiasme des militaires américains lié aux missiles hypersoniques s'est apparemment refroidi.

«Nous avons eu quelques échecs, alors nous nous sommes arrêtés et nous nous sommes regroupés pour examiner la structure globale, pour nous assurer que nous comprenions la technologie: ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas», a déclaré aux journalistes John Hyten, chef du Commandement stratégique des États-Unis.

«Quant à moi, j'aurais aimé faire état de cette erreur et continuer. Ne pas arrêter», a-t-il ajouté.

William LaPlante, un vice-président de Mitre qui était le principal responsable pour les achats de l'armée de l'air, a déclaré qu'une partie du problème résidait dans le fait que les militaires étaient devenus trop laxistes.

«Il est facile d'être techniquement arrogant et de supposer que nous sommes les meilleurs au monde, mais ils ont de très bons ingénieurs en Russie et en Chine», a-t-il confié dans une interview.

En 2010, Boeing a entamé les tests du prototype du missile hypersoniques X-51 Waverider. Le programme a été gelé suite à l'échec de deux lancements. Entre-temps, la Russie a développé le missile hypersonique Kinjal actuellement testé dans la région militaire Sud. Le missile est embarqué par l'intercepteur MiG-31 modifié et plus de 250 sorties ont déjà été réalisées.

Le Kinjal a une portée de 2.000 km et une vitesse supérieure à Mach 10. Il est en mesure de porter des ogives nucléaire et classique et de contourner les zones de couverture de la défense antimissile. Ses principales cibles sont de gros navires, notamment des destroyers, des croiseurs et des porte-avions.

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