La marine algérienne a-t-elle bien choisi ses corvettes et les armes qui les équipent?

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Les armes qui équipent la corvette C28A que l’Algérie a achetée à la Chine ne sont pas adaptées aux exigences que doivent avoir un navire moderne, relève Menadefense qui se pose la question de savoir si l’armée algérienne a bien fait de choisir du matériel chinois.

Une comparaison faite par un site chinois spécialisé dans l'information sur l'armement entre la qualité du canon PJ-26, dont la corvette C28A que l'Algérie a acheté à la Chine est équipée, et celui, le même PJ-26, dont les navires de la marine chinoise type 054, de même classe que la C28A, sont équipés a montré une «absence de conduite de tir manuelle sur la version export», rapporte le site d'information militaire Menadefense, dans son édition de ce samedi.

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Ce dernier a effectué une comparaison entre la corvette algérienne C28A et la C28M proposée par la Chine à la marine royale malaisienne. Menadefense a mis en évidence des différences qui l'ont amené à se poser la question de savoir si la marine algérienne a fait le bon choix du fournisseur de ses corvettes et de son armement.

Selon Menadefense, la corvette malaisienne est «éminemment plus furtive et plus puissante que la version algérienne. (…) On remplacera la vieille copie de missiles antiaériens Crotale par une version à lancement vertical, le canon antiaérien par un système lance-missiles moderne et bien évidemment la maquette montre la version non export du canon PJ26 à l'avant de la C28M».

Ayant constaté la «quasi obsolescence de ces équipements [la corvette C28A, ndlr], malgré le fait qu'elle est équipée de l'excellent radar Smart-S», le site d'information affirme que le constat concernant les autres armements, comme le missile C802, dont le navire est équipé n'est pas meilleur. Le missile est «subsonique et ayant à maintes reprises échoué face à des navires modernes, ne semble pas être le meilleur choix pour la marine algérienne», a-t-il ajouté.

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En réponse à la question de savoir quel aurait été le choix de fournisseur le plus pertinent pour remplacer les vieilles corvettes de la marine algérienne, Menadefense explique qu'il a effectué une comparaison, sur plan, entre 15 corvettes «chinoises, occidentales et russes sur des spécifications clé comme la portée du radar, celle des armements, la vitesse, la distance franchissable et la possibilité pour la corvette de se protéger des missiles des autres navires et des bombardiers». «Là aussi le choix doctrinal s'impose, prendre du Russe ou de l'occidental? Privilégier des plateformes électroniques et des armements de l'Otan et risquer de les voir compromis, ou bien adopter des plateformes russes et risquer la confrontation avec des armées qui se sont entraînées justement pour contrer ce genre de systèmes?», s'est-il posé la question.

Les principales conclusions de la comparaison auxquelles est arrivé le média sont les suivantes:

1-«Les systèmes occidentaux Aster 30 et le système russe Redut affichent sur le papier les mêmes performances. Ces deux systèmes représentent un saut technologique immense par rapport aux autres systèmes existants sur le marché, ils sont en théorie jusqu'à cinq fois meilleurs que les autres concurrents».

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2-«Le développement des contre-mesures et des systèmes hard-killer de proximité (Phalanx, RAM, Kashtan et autres CIWIS) font que les missiles subsoniques sont dépassés. Pour le moment seuls les Russes proposent des missiles supersoniques avec l'Inde (BrahMos) et la Chine (CM 302). Mais la solution Club-K, que propose la Russie à ses clients permet d'adapter le missile Club sur d'autres plateformes, vu qu'il est montable dans un container».

Enumérant les capacités indispensables que doivent présenter les corvettes d'aujourd'hui, Menadefense explique «qu'une corvette moderne devrait avoir des capacités anti-sous-marines en détection et en attaque. Elle devrait aussi pouvoir se défendre contre des navires plus puissants qu'elle, et devrait avoir des capacités de seconde frappe». «Elle devrait aussi se transformer en brouilleur avancé ou en navire espion selon les situations. Dans son utilisation quotidienne, elle devrait pouvoir intervenir dans des missions de sauvetage ou de lutte contre la piraterie», a-t-il ajouté.

En conclusion, le site d'information note que, le radar Smart-S dont elle est dotée mis à part « la corvette C28A ne correspond pas à ces spécifications [d'un navire moderne, ndlr], et elle devrait être rééquipée complètement pour en faire un vaisseau de son temps». De ce point de vue «les Russes sont très avancés dans ce domaine, probablement d'ailleurs à cause de la nature de leur marine qui est à vocation défensive et qu'on pourrait qualifier de marine "d'eau marron"». «Ce qui est aussi en théorie les missions de la marine algérienne qui évolue dans le milieu clos de la Méditerranée occidentale», a-t-il ajouté.

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Concernant les navires proposés par les industries militaires occidentales,«c'est essentiellement la corvette multi-rôles italienne de Fincantinieri, qui a été proposée au Qatar, qui montre de loin les meilleures performances», a précisé le média.

Pour rappel, les frégates de classe Meko 200, de fabrication allemande, de la marine algérienne, pourraient être équipées de missiles supersoniques russo-indiens de type BrahMos ou des russes Club, à cause d'une fuite d'informations techniques sensibles concernant les missiles antinavires RBS-15, de fabrication suédoise, dont sont équipés les bateaux algériens, selon le site d'information militaire Menadefense.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SPIRI), l'ensemble des contrats passés avec la Russie en deux ans, entre 2006 et 2007, année pour laquelle l'Algérie a été classée comme le premier client importateur d'armes russes, s'élève à un montant total de 15 milliards de dollars. La livraison de la totalité des commandes se finalisera entre 2015 et 2020. En 2011, selon la même source, l'Algérie a acheté des dispositifs de missiles, anti-missiles, de défense aérienne, des chars et des avions d'entraînement pour un montant de 13 milliards de dollars.

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