Pour appuyer les propos de Trump sur l'éventuelle frappe US contre la Syrie, la marine des USA a envoyé en Méditerranée un groupe aéronaval mené par le porte-avions Harry S. Truman, composé d'un croiseur lance-missiles et de quatre destroyers dotés de missiles de croisière Tomahawk. Selon le journal russe Nezavissimaïa gazeta.
On pourrait penser: voilà l'apocalypse que tant prédisaient. Après tout, le général Valeri Guerassimov, chef d'état-major des forces russes, laisse entendre clairement et depuis longtemps qu'en cas d'attaque contre des sites en Syrie l'armée russe «prendra des contremesures aussi bien contre les missiles que contre leurs vecteurs». Cependant après cela, avec un intervalle d'une heure, Trump publie systématiquement des messages qui mettent tout sens dessus dessous.
Il écrit d'abord que «toute l'hostilité avec la Russie est provoquée par l'enquête fake et corrompue menée par ceux qui sont loyaux envers les démocrates ou qui ont travaillé avec Obama». Ensuite, on lit que les relations entre les USA et la Russie «sont aujourd'hui pires que jamais, y compris pendant la Guerre froide. Mais il n'y a pas de raisons à cela. La Russie a besoin de notre aide pour son économie, ce qui est très facile à faire, et c'est pourquoi tous les pays doivent agir ensemble. Stopperons-nous la course aux armements?»
De toute évidence, cette tactique a marché avec la Corée du Nord dont le dirigeant, après avoir rencontré le président chinois Xi Jinping, a proposé une rencontre au président américain — que ce dernier a immédiatement acceptée. Cette tactique a également fonctionné avec les partenaires de l'Otan. Peu de temps après son investiture, Donald Trump a menacé les États membres de l'Otan de cesser de verser l'argent des contribuables américains au budget otanien commun si les autres pays ne commençaient pas eux-mêmes à dépenser davantage pour la défense (en 2017, les dépenses américaines pour la défense représentaient 71,7% de l'ensemble des dépenses de l'Alliance). Cela avait eu son effet.
Il est tout à fait possible que le président Trump ait choisi la même tactique dans sa rivalité avec le président Poutine: intimider, stupéfier et ensuite proposer des négociations sur un large éventail de questions, y compris le désarmement. Mais qu'arriverait-il si les nerfs d'un militaire lâchaient dans cette situation et s'il appuyait sur le bouton fatidique?
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.