La décision de Pyongyang de coordonner sa position avec celle de ses deux principaux voisins à la veille du sommet américano-nord-coréen est tout à fait «normale et logique», a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le diplomate nord-coréen d'origine espagnol Alejandro Cao de Benós, délégué spécial du Comité pour des liens culturels de la Corée du Nord avec l'étranger.
L'interlocuteur de l'agence a constaté que la Corée du Nord, la Chine et la Russie se rapprochaient face à l'agressivité croissante des États-Unis, dont le Président n'hésitait même pas à lancer des menaces à l'endroit de ces trois pays.
Et de prévenir que par une telle rhétorique, Washington ne ferait que rendre Pyongyang de plus en plus intransigeant quant à son programme nucléaire.
«La Corée du Nord ne renoncera pas à son programme nucléaire parce qu'elle ne veut pas être victime d'une nouvelle invasion, comme cela s'est produit avec la Libye de l'époque de Kadhafi», a souligné le diplomate.
Selon ce dernier, ce front uni qui se forme à présent à partir de Moscou, de Pékin et de Pyongyang ne fera que profiter à l'ensemble de l'humanité parce que le monde contemporain devient multipolaire.
«Dans ce monde, les pays pourront agir «de façon souveraine et indépendante» du diktat des États-Unis, dont l'unique envie consiste à conquérir et à contrôler le monde entier avec toutes ses ressources», a rappelé M.Cao de Benós.
L'interlocuteur de Sputnik signale que le monde est à la veille d'un événement international extrêmement intéressant qu'est le sommet entre le Président américain et le leader nord-coréen et que le fait même que Donald Trump a accepté de se mettre à la table de négociations avec Kim Jong-un est une grande «victoire diplomatique» de Pyongyang.
Le Président américain a accepté début mars de rencontrer le leader nord-coréen d'ici à la fin du mois de mai pour parler de la dénucléarisation.