Et si les USA frappaient la Syrie? Quel en serait l’impact sur le futur sommet Trump-Kim?

© AP Photo / Ahn Young-joonDonald Trump et Kim Jong-un
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À l'issue d'une réunion avec son équipe de sécurité nationale, Donald Trump a suspendu sa décision sur des frappes aériennes en Syrie, mais le monde reste sur le qui-vive. Vu que Damas et Pyongyang ne font pas qu’entretenir des relations diplomatiques, mais seraient plutôt des alliés, Sputnik en a demandé son avis à une spécialiste sud-coréenne.

La Corée du Nord et la Syrie entretiennent effectivement de bons rapports et, selon certaines informations, Pyongyang aurait même envoyé des unités de combat en Syrie. Mais il est peu probable qu'une frappe américaine contre la Syrie puisse servir de mise en garde lors des prochaines négociations entre les États-Unis et la Corée du Nord, a déclaré à Sputnik Jang Ji-hyang, de l'Institut Asan des études politiques de Séoul.

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«Trump est sérieusement décidé à discuter de la dénucléarisation et, de son côté, Kim Jong-un a manifesté sa pleine disposition à se pencher sur cette question lors des prochaines négociations. Aussi, cela n'aura pas de répercussions sur les futures négociations», a estimé Jang Ji-hyang qui est spécialiste du Moyen-Orient et membre du Conseil politique consultatif auprès du ministère sud-coréen des Affaires étrangères.

Et d'ajouter que le Président américain ferait plutôt le maximum pour qu'une frappe contre la Syrie ne soit pas considérée comme une pression sur Pyongyang, car l'entente sur la tenue d'un sommet américano-nord-coréen lui avait coûté très cher.

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«Pyongyang ne manquerait certes pas de ressentir une pression, mais les États-Unis tâcheraient de persuader les Nord-Coréens qu'ils n'avaient aucune intention d'en exercer», a poursuivi l'interlocutrice de l'agence.

Selon cette dernière, Donald Trump ne cessera sans doute de prouver la sincérité de ses intentions concernant la future rencontre et cherchera par tous les moyens à faire croire à la Corée du Nord que les actuelles opérations militaires contre la Syrie n'étaient qu'une manifestation des principes des États-Unis concernant l'usage d'armes nucléaire, chimique et autres armes de destruction massive (ADM).

«Mais si de quelconques transactions sur la mise au point d'armements stratégiques étaient en cours entre la Syrie et la Corée du Nord, Pyongyang y réagirait sans doute beaucoup plus sérieusement. Qui plus est, le 12 mai, Trump adoptera des mesures importantes sur la décision de la liquidation de l'arme nucléaire par l'Iran, ce qui pourrait effectivement se répercuter, bien qu'indirectement, sur les futures négociations américano-nord-coréennes sur la dénucléarisation», a prévenu l'experte.

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Et de souligner toutefois que l'actuelle position de Pyongyang se distinguait de celle que la Corée du Nord avait défendue par le passé et qu'elle ne suspendrait plus à titre unilatéral les négociations en cas d'échec à la recherche d'un compromis.

«La levée des sanctions et la reconnaissance à titre d'État normal est une tâche vitale pour Pyongyang. C'est pourquoi malgré sa jeunesse et son comportement contradictoire, en dépit de l'imprévisibilité de son style de direction, Kim Jong-un ne reviendra sans doute plus à la logique de la force à cause de complications éventuelles aux négociations américano-nord-coréennes», a indiqué l'interlocutrice de Sputnik.

D'après celle-ci, tout porte à croire que la Corée du Nord s'appliquera à progresser lentement, mais infailliblement vers les objectifs fixés.

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«On dirait la même chose de Trump. La carte des sanctions sera jouée, ainsi que celle du changement d'avis de la communauté internationale quant à la "normalité" de cet État, mais le retour à la logique de la force ne paraît plus possible. Aussi, la réalisation des scénarios d'une "frappe dans les 48 heures" ou d'une "guerre limitée" apparaisse-t-elle fort peu probable», a-t-elle conclu.

Le Président américain a accepté début mars de rencontrer le leader nord-coréen d'ici à la fin du mois de mai pour parler de la dénucléarisation.

Donald Trump a menacé lundi dernier de prendre des mesures militaires contre les autorités syriennes après le recours supposé de celles-ci à des substances toxiques dans la ville syrienne de Douma.

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