Le temps est venu d’officialiser les relations clandestines
Seyyed Hadi Afghani assure que Riyad entretient des contacts secrets avec l’État hébreu depuis 56 ans déjà et fait tout pour les passer sous silence. Contrairement à Riyad, Tel Aviv aspirait à les rendre publics, explique le politologue. «Cela aurait profité à Israël, car déclarer que l’Arabie saoudite n’a pas de problèmes avec Israël, pays qui abrite des lieux sacrés pour les musulmans du monde entier aurait pu pousser d’autres pays musulmans à établir des relations diplomatiques avec ce pays».
Or, dans la situation actuelle, l’Arabie saoudite est passée à la vitesse supérieure: «elle est sortie de la pénombre des rencontres et des négociations clandestines et a officiellement reconnu devant tout le monde le droit d’Israël à exister. Elle s’est ainsi débarrassée du lourd fardeau de la clandestinité et de la nécessité de tenir secrètes ses rencontres informelles avec les politiciens et militaires israéliens», explique-t-il.
Il considère, d’ailleurs, que l’établissement des relations diplomatiques entre Riyad et Tel Aviv n’est pas pour demain. Selon lui, cela n’est qu’une part du projet anti-iranien baptisé «Affaire du siècle».
«Je pense qu’avec le temps l’Arabie saoudite voudra annoncer officiellement ses relations avec Israël. Et Riyad ne s’arrêtera pas là», souligne-t-il.
«Affaire du siècle»
«La reconnaissance par l’Arabie saoudite du droit d’Israël à exister fait partie de l’"Affaire du siècle" qui vise l’Iran et l’Axe de la résistance», estime l’interlocuteur de l’agence.
«La mise en place d’une ville industrielle dans le désert du Sinaï où à l’avenir seront transférés les Palestiniens est une autre partie de ce projet perfide. En dernier lieu, la création d’un front uni entre les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël contre l’Axe de la résistance est examinée», a ajouté l’expert.
À la question de savoir si ce genre de démarches entreprises par Riyad avait des chances de bénéficier d’un soutien international, l’expert répond par la négative, rappelant que la communauté internationale s’était déjà exprimée en défaveur de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.