Déclarant que les Israéliens ont le «droit» d'avoir leur propre État-nation comme les Palestiniens, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane, n'a pas parlé d'un changement de position de Riyad sur la question palestinienne, mais n'a fait que désigner l'orientation du royaume dans sa politique extérieure, a déclaré à Sputnik le major général Anwar Ishqi, directeur du Centre saoudien d'études stratégiques.
«L'Arabie saoudite veut chapeauter les négociations palestino-israéliennes. Contribuant au rapprochement des parties, on pourrait réussir sur la résolution de la question palestinienne», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Ce n'est pas l'avis de l'historien politique palestinien Abdel Qader Yasin.
«Dans sa déclaration sur le problème palestinien, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane, a mis un signe d'équation entre la victime et le bourreau», a-t-il indiqué dans un entretien accordé à Sputnik.
Et d'ajouter que les déclarations du nouvel homme fort de Riyad constituaient un développement logique de la politique extérieure du royaume sunnite.
«L'Arabie saoudite ne peut assumer le rôle d'intermédiaire dans le processus de négociations palestino-israéliennes, l'intermédiaire devant occuper la même position tant envers les Palestiniens qu'envers les Israéliens. Ce qui est répréhensible pour n'importe quel pays arabe», a conclu l'historien.
Dans une interview publiée lundi 2 avril par la revue américaine The Atlantic, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane, a fait, à propos de l'État hébreu, une déclaration inédite pour un représentant du royaume, affirmant notamment que les Palestiniens et les Israéliens ont le droit d'avoir leur propre terre, que, tout comme les Palestiniens, les Israéliens ont le «droit» d'avoir leur propre État-nation, et qu'il existait une multitude de possibilités pour une coopération économique avec Israël.
Commentant ces propos du prince héritier d'Arabie saoudite, les observateurs constatent que le royaume sunnite semble se rapprocher de plus en plus de l'État hébreu.