Pourquoi l’UE dit «non» à la déclaration conjointe à l’OIAC sur l’affaire Skripal

© REUTERS / Peter NichollsA police officer stands guard outside of the home of former Russian military intelligence officer Sergei Skripal, in Salisbury, Britain
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A l'issue d'une session extraordinaire de l'OIAC, l'Union européenne n'a pas soutenu le projet de déclaration commune sur l'incident de Salisbury, signale-t-on dans un communiqué.

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L'UE a refusé d'accepter le projet de déclaration conjointe dans le cadre de l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal, est-il dit dans le communiqué du représentant permanent de la Bulgarie auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Krassimir Kostov, au nom de l'organisation internationale. Selon lui, il est important que la Russie «commence à coopérer avec le secrétariat de l'OIAC».

«Il est réellement important que la Russie réagisse aux demandes légitimes du gouvernement britannique, commence à coopérer avec le secrétariat de l'OIAC et fournisse des informations complètes à l'OIAC sur tout programme lié à l'affaire. Par conséquent, monsieur le président [du Comité exécutif de l'OIAC], l'Union européenne n'adopte pas le projet de déclaration conjointe», a-t-il affirmé.

Tandis que Moscou désire fortement renforcer la collaboration avec Londres dans le cadre de l'incident de Salisbury, ce dernier ne semble pas y être ouvert, selon le ministre adjoint russe de l'Industrie et du Commerce, Georgi Kalamanov:

«La partie britannique continue à éviter toute sorte de coopération avec nous», a-t-il déclaré intervenant à la réunion du Comité exécutif de l'OIAC. «En cela, elle réclame publiquement quelque chose de notre part de façon régulière, à des fins de propagande. Je réitère ce que nous avons affirmé et réaffirmé: la Russie est encore plus intéressée que le Royaume-Uni à ce qu'on parvienne à obtenir la vérité.»

«Un groupe d'experts de l'OIAC s'est rendu en Grande-Bretagne. Il n'est toujours pas claire à quoi concrètement s'occupaient les représentants de l'organisation. Le Comité exécutif n'est pas au courant», a poursuivi M.Kalamanov. «Le secrétariat technique de l'OIAC affirme qu'il ne peut partager les données à sa disposition qu'avec l'accord de la partie britannique. C'est une situation absolument anormale, je dirais même une situation qui torpille l'intégrité de notre organisation.»

En réalité, la Russie est «ne reçoit aucune information sur cette affaire», a résumé le ministre adjoint.

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Le directeur général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, a de son côté précisé que les résultats des analyses des échantillons de l'agent neurotoxique utilisé à Salisbury seraient prêts la semaine prochaine.

L'ex-agent double Serguei Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients près d'un centre commercial de Salisbury, en Angleterre, le 4 mars dernier. Le Royaume-Uni a accusé la Russie d'avoir organisé l'empoisonnement des Skripal par un agent neurotoxique qu'il appelle Novitchok (A-234). Moscou rejette catégoriquement ces accusations.

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Le 1er avril, la Russie a adressé une liste de 13 questions à l'OIAC. Moscou voudrait notamment savoir quelle aide les autorités britanniques ont demandé à l'organisation et si le Royaume-Uni lui a envoyé des informations supplémentaires sur cette affaire.

Les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down n'ont pas été en mesure d'établir le pays d'où provenait l'agent innervant utilisé dans la tentative d'assassinat de l'ex-agent double Serguei Skripal et de sa fille Ioulia au Royaume-Uni, a déclaré mardi 3 avril le chef du laboratoire Gary Aitkenhead. Face à ses propos, le Président Poutine a affirmé que des agents similaires au gaz A234 pouvaient être produits dans une vingtaine de pays et que l'intérêt de la Russie était qu'une enquête complète soit menée sur cette affaire, demandant qu'elle y ait accès.

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