L’initiative en revenait-elle à Nicolas Sarkozy?
Franck Pucciarelli explique que, contrairement à ce que l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et Nicolas Sarkozy ont affirmé en différentes occasions, «c’est Nicolas Sarkozy qui a cherché au travers de Takieddine de s’approcher de la Jamahiriya arabe libyenne, du Guide Mouammar Kadhafi puisque Nicolas Sarkozy […] cherchait un partenaire pour pouvoir briguer des futures élections. L’État libyen était connu pour être assez généreux».
«C’est à ce titre que Nicolas Sarkozy a proposé moyennant cette somme de cinquante millions d’euros […], c’est à ce titre que le gouvernement libyen a accepté pour les deux faits que je viens d’évoquer: la levée de la fiche Interpol d’Abdallah Senoussi, chef des services secrets de la Jamahiriya libyenne, et faciliter le retour dans le concert des nations de la Jamahiriya libyenne», explique-t-il.
Mise en place d’un plan programmé par la CIA
Or, comme l’estime M. Pucciarelli, Nicolas Sarkozy a en réalité exécuté «un plan qui a été voulu, qui a été décidé par les Américains dans le cadre du printemps arabe».
Il juge que ce plan était établi depuis les années 1980 par la CIA dans le but de recomposer et de fractionner les pays laïcs arabes qui étaient en voie de développement et gênaient énormément les Américains.
Conséquences du soutien
Aujourd’hui, Sarkozy est responsable de la situation en Libye, «des crimes commis par les milices takfiristes […] financés au travers de l’Élysée» et des conséquences de son soutien au Conseil national de transition (CNT), affirme Franck Pucciarelli.
«La conséquence, si vous voulez, du soutien de la France au CNT de l’époque est la déstabilisation aujourd’hui de la Libye, de l’envoi de ces millions de migrants, des trafics d’armes qui se sont opérés de 2011 à 2015 où des armes en provenance de Serbie étaient échangées contre des tankers au pétrole et ces armes étaient allées à la destination des milices takfiristes», a-t-il résumé.