En faisant la Chine augmenter ses achats de gaz naturel liquéfié américain, Donald Trump fait d'une pierre deux coups: il réduit le déficit commercial avec la Chine tout en vendant du GNL américain dans des conditions de surproduction de ce type d'hydrocarbure, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
«Le renforcement du protectionnisme n'est pas une solution. Les actions unilatérales et la guerre commerciale sont nuisibles à toutes les parties. Elles ne font qu'exacerber le conflit et entraînent un impact plus négatif sur la situation», a déclaré hier le premier vice-premier ministre chinois Han Zheng.
Les déclarations des autorités chinoises ont suivi après la signature jeudi par Donald Trump du mémorandum «sur la lutte contre l'agression économique de la Chine», qui permet de décréter des restrictions sur des produits en provenance de Chine. Selon différentes estimations, cela pourrait coûter à Pékin de 50 à 60 milliards de dollars.
Pékin appliquera ces taxes uniquement s'il ne peut pas trouver un compromis avec les USA.
En proposant à la Chine d'acheter du GNL américain, Washington ne règlerait pas tant le problème du déficit commercial mais trouverait plutôt de nouvelles sources d'écoulement de son gaz.
Certains experts interrogés pensent que l'augmentation des importations de GNL américain par la Chine est peu probable. La Chine a déjà signé des accords d'achat avec des pays comme le Qatar, l'Australie et le Turkménistan. De plus, même compte tenu de l'augmentation des besoins de la Chine qui renonce progressivement au charbon au profit du gaz, ses ports travaillent déjà au maximum de leurs capacités pour recevoir le GNL. Le développement de l'infrastructure portuaire et de regazéification nécessitant des milliards de dollars d'investissements, cela augmenterait le coût de production des hydrocarbures fournis.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.