Pékin avait déjà averti qu'il ne souhaitait pas une guerre commerciale contre les États-Unis, mais qu'il prendrait des contremesures si nécessaire, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
«Il est déraisonnable d'exiger une équité totale dans le commerce. Nous espérons que les parties pourront s'asseoir pour en parler calmement», avait notamment déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Mais cela n'a pas convaincu le président américain Donald Trump. Selon la chaîne CNN, il a accusé à de nombreuses reprises la Chine de recourir à des pratiques commerciales déloyales, notamment en manipulant le cours du change à l'avantage des exportateurs chinois, ainsi qu'en volant la propriété intellectuelle des USA. Le président a également critiqué la Chine parce qu'en 2017, les USA affichaient un déficit de 375 milliards de dollars dans leur commerce avec Pékin.
Il est difficile de calculer quel secteur économique chinois souffrira fortement de la hausse des taxes américaines. Mais l'impact global des plans de Donald Trump ne devrait pas trop préoccuper les dirigeants chinois: la taxe de 25% sur les exportations, qui s'élèvent à 60 milliards de dollars, ne réduira la croissance économique chinoise que de 0,1% en 2018.
Les nouvelles taxes devraient entrer en vigueur aujourd'hui, rapporte le Los Angeles Times.
Comment pourrait riposter la Chine? Le directeur adjoint de l'Institut de l'Extrême-Orient Andreï Ostrovski rappelle que «des contremesures symétriques sont prises dans ce genre de cas». «La question est de savoir sur quels produits américains la Chine décidera d'augmenter les taxes. Il s'agira avant tout des produits agricoles américains: le porc, le poulet, le soja, le mil et ainsi de suite. La Chine n'est pas dépendante des importations de céréales. Ces derniers temps, elle produit plus de 600 millions de tonnes de céréales. Cela suffit amplement pour nourrir la population grandissante.»
Le litige porte également sur les problèmes politiques aigus. La Chine considère la loi américaine sur les voyages à Taïwan comme une violation directe des accords sino-américains. Andreï Ostrovski pense que la Chine pourrait réagir en remettant une partie de ses obligations américaines sur le marché. La Chine en possède actuellement pour de 1.000 milliards de dollars.
Si au moins un dixième de cette somme revenait sur le marché, ce serait un coup dur pour la bourse américaine. «Il serait d'ailleurs très facile pour les Chinois de le faire via la bourse de Hong Kong contrôlée par Pékin», explique l'expert.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.