Pratiquement la moitié des personnes interrogées (48%) pensent qu'il ne fallait pas lancer une intervention militaire en Irak en 2003, contre 43% qui estiment que la décision d'intervenir était la bonne, écrit lundi 26 mars le site d'information Gazeta.ru.
Cette divergence d'opinions au sein de la société américaine pousse les observateurs politiques à analyser ces événements en évoquant la nécessité de tirer des leçons de l'histoire.
«L'invasion en Irak n'est plus seulement l'un des plus grands crimes de ce siècle ou d'un autre, c'est devenu le croisement à partir duquel a commencé l'histoire du déclin américain», analyse Matt Taibbi, journaliste de Rolling Stone.
Même si la guerre en Irak a été une démonstration de la puissance américaine, elle a également montré sa faiblesse. Le prétexte pour la déclencher — la présence chez Saddam Hussein d'armes de destruction massive — était faux, ce qui a sapé la confiance de la société américaine envers le gouvernement et celle d'autres pays envers les USA. Le président irakien était également accusé d'avoir des liens avec Al-Qaïda. Par la suite, ni l'un ni l'autre n'a été confirmé.
L'intervention du secrétaire d'État américain Colin Powell à la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies est devenue le symbole de ce mensonge au monde entier. En secouant une éprouvette provenant de la maquette de démonstration sur les armes de destruction massives irakiennes, le général a annoncé la présence en Irak d'armes biologiques et chimiques. Plus tard, Colin Powell a qualifié son discours de «grandiose échec du renseignement».
Le renversement de Hussein a été la partie la plus facile de l'opération, après quoi la situation en Irak s'est déstabilisée et le pays a été plongé dans une longue et sanglante guerre civile entre les sunnites et les chiites.
Il n'y a pas d'informations exactes sur le nombre de civils tués en huit ans d'opération américaine en Irak. Selon l'ONG Iraq Body Count (IBC), en été 2010 le nombre de civils tués pendant la guerre était déjà compris entre 97.000 et 106.000 personnes, mais selon d'autres informations le nombre de victimes dépassait les 500.000 personnes. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, entre 2006 et 2010, 1,6 million d'habitants ont quitté leur foyer (soit près de 5,5% de la population).
Cette expression était utilisée par opposition avec l'expression «axe du mal» du président George W. Bush quand il parlait de l'Iran, de l'Irak et de la Syrie. Les journalistes remarquent que 15 ans plus tard, la Corée du Nord pourrait devenir le nouvel «axe du mal» pour l'administration Trump.
«Kim Jong-un, c'est le Saddam de Trump», résume le journal.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.