À l'époque le Président américain George W. Bush et le secrétaire d'État américain Colin Powell ont cité deux raisons pour lancer une opération militaire en Irak, notamment les attaques d'Al-Qaïda* et le lien de Saddam Hussein avec cette organisation terroriste, a rappelé Seyyed Hadi Afghahi à Sputnik.
«Aussi, les Américains ont-ils estimé que l'Irak méritait bien d'être puni. En outre, les États-Unis ont affirmé au Conseil de sécurité des Nations unies que le régime de Saddam produisait des armes de destruction massive (ADM) et qu'il était prêt à en faire usage», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que l'invasion américaine de l'Irak se déroulait sous les slogans «de liberté, d'ancrage de la démocratie et d'abolition de la dictature».
M.Afghahi relève par ailleurs qu'aucune arme de destruction massive n'a jamais été découverte en Irak, mais cela n'empêche pas aujourd'hui les Américains de recourir au même scénario dans le cas de Syrie.
«Ils accusent notamment les troupes d'Assad d'utiliser des armes chimiques dans la Ghouta orientale. Leur allié, qu'est le Royaume-Uni, essaie de la même façon d'accuser la Russie de ce qu'elle n'a pas fait, en lui attribuant la tentative d'assassinat d'un agent double [Sergueï Skripal, ndlr], par empoisonnement», a indiqué le politologue.
Il a retenu qu'à part la ruine et le démembrement de l'Irak, les Américains y avaient semé les germes du plus grand mal qu'est l'extrémisme.
«Sous l'occupation américaine de l'Irak, Al-Qaïda* s'est transformé en Daech*, dont les terroristes ont fait déjà après 2011 ce que les Américains n'avaient pas réussi à faire lors de leur campagne militaire. Daech* s'est emparé de gisements de pétrole et de vastes territoires en Irak. […] Cette organisation terroriste est devenue une menace non seulement pour les pays de la région, mais aussi pour l'Europe et le monde», a expliqué l'interlocuteur de Sputnik.
Évoquant la position de Téhéran pendant l'occupation américaine de l'Irak, M.Afghahi a indiqué que, malgré les relations d'hostilité avec le «régime dictatorial de Saddam Hussein», l'Iran estimait que ce dernier ne méritait pas d'être exécuté par les Américains.
«Le renversement de Saddam était pour nous une affaire de principe, mais cela n'aurait pas dû être fait par les Américains qui, après son assassinat, ont instauré leur contrôle sur l'Irak. Nous dénonçons résolument ces actions des États-Unis», a conclu l'Iranien.
* Organisations interdites en Russie