«Je ne peux toujours pas me laver tranquillement, je me rappelle à chaque fois la torture par l'eau». Quinze ans après l'invasion américaine en Irak, les ex-prisonniers d'Abou Ghraib, prennent la parole et leurs récits ont de quoi donner des frissons. Dans une interview à Ruptly, quatre anciens détenus reviennent sur le temps passé dans le complexe pénitentiaire près de Bagdad devenu tristement célèbre pour les tortures que des militaires américains infligeaient à leurs prisonniers.
«Nous avons été détruits psychologiquement», raconte l'un d'eux. «J'ai été mis dans une cellule métallique et j'ai vu lâcher des bergers allemands contre moi, on a attaché mes mains contre les barreaux alors que les chiens cherchaient à me mordre».
«Un vieil homme s'est mal senti, et il a demandé qu'on l'aide. Un soldat américain lui a alors dit de dégager avant de lui donner deux coups de pieds. L'homme est tombé et est mort», poursuit-il.
Et d'ajouter: «Je me suis fait retirer des prothèses des mains sans anesthésie en entendant que c'était nécessaire pour l'enquête». «Je n'arrive pas à dormir, je vois toujours des tortures et j'entends des cris».
En 2004, la publication par plusieurs médias de photos prises dans la célèbre prison d'Abou Ghraib a révélé les tortures infligées par des militaires américains aux prisonniers, ce qui a provoqué un scandale international.
Plusieurs militaires américains avaient été condamnés en cour martiale suite à ces révélations, dont Lynndie England, rendue célèbre pour les images la montrant devant des détenus entravés, menacés par des chiens ou empilés comme des objets.