Près de 200.000 habitants d'Afrine qui ont été contraints de quitter la ville en raison des hostilités se sont retrouvés dans une situation bel et bien désastreuse, a déclaré à Sputnik Hevi Mustafa, co-présidente du conseil exécutif du canton kurde d'Afrine.
«Une grande quantité d'habitants ont dû fuir la ville et n'ont pas où vivre. Les réfugiés d'Afrine couchent à même le sol dans les champs ou dans leurs voitures. Dans des conditions si pénibles, beaucoup tombent malades, certains meurent», a raconté l'interlocutrice de l'agence.
Et de souligner que toutes ces personnes se retrouvent dans une situation extrêmement difficile et manquent de vivres et d'eau potable.
«Certains réfugiés sont blessés, alors qu'il n'y a pas de médecins ni de médicaments. […] Aucune ONG, sauf le Croissant-Rouge arabe et le Croissant-Rouge kurde, n'est venue en aide aux réfugiés d'Afrine en détresse», a constaté Mme Mustafa.
Elle a appelé la communauté internationale à soutenir les réfugiés d'Afrine, en envoyant une délégation sur le terrain pour évaluer l'ampleur du désastre.
«Nous essayons nous aussi de les aider, mais nos ressources ne suffisent pas pour subvenir aux besoins de tous ces gens», a déploré la co-présidente de l'administration civile du canton d'Afrine.
L'armée turque mène depuis le 20 janvier l'opération Rameau d'olivier contre les Kurdes à Afrine, dans le nord de la Syrie, une région contrôlée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG). Des unités de l'Armée syrienne libre (ASL) prennent également part à l'opération.
Damas a condamné l'intervention turque dans le canton d'Afrine, notant que ce territoire faisait partie intégrante de la Syrie. Moscou a appelé toutes les parties à la retenue et au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche 18 mars que l'opposition syrienne, soutenue par l'armée turque, avait pris le contrôle total de la ville syrienne d'Afrine.