Afrine: dans les rues de Paris, les Kurdes condamnent le silence synonyme de «complicité»

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Manifestation pro-kurde à Paris - Sputnik Afrique
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Descendus dans les rues de la capitale française au 52e jour de l’attaque lancée par la Turquie sur le canton syrien d’Afrine, les Kurdes attendent que l’Onu, l’Union européenne et la France – pays dans lequel ces manifestants vivent – passent à l’acte et condamnent fermement les actions d’Ankara pour «mettre fin à ce massacre».

Rassemblés ce dimanche sur la place de la République, à Paris, en signe de protestation contre l’offensive turque sur le canton kurde d’Afrine, en Syrie, les Kurdes et ceux qui les soutiennent sont résolus à continuer de manifester jusqu’à ce que l’Union européenne et la France prennent des mesures concrètes pour arrêter Ankara, dont les actions ont déjà coûté la vie à 300 civils, a annoncé à Sputnik Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France.

«On peut dire aussi que le silence de l’Europe, le silence de l’Onu devient une complicité.  Durant toute cette semaine, nous serons en manifestation à Paris, mais aussi dans toute la France, mais aussi dans toute l’Europe. Nous n’allons pas nous arrêter, nous n’allons pas arrêter nos manifestations jusqu’à ce qu’il y ait des pas concrets de la part de la France, mais aussi de l’UE», a-t-il déclaré  aux journalistes présents à ce rassemblement dont une des correspondantes du bureau parisien de Sputnik.

Selon lui, Ankara a obtenu le feu vert pour lancer son opération d’invasion du canton d’Afrine après que la Turquie, les pays européens et les États-Unis, même si on n’entend pas parler de ces derniers, ont passé des accords. Il a notamment évoqué la visite du Président Tayyip Erdogan à Paris, qui a été reçu par son homologue français le 5 janvier dernier. M.Polat a souligné que cet entretien avait été perçu comme «un feu vert qui a été donné à la Turquie concernant les attaques qu’ils commettront dans les jours qui suivent notamment aujourd’hui».

Une manifestation contre l'opération turque à Afrine organisée à Paris le 11 mars 2018 - Sputnik Afrique
Un millier de manifestants pro-kurdes rassemblés à Paris (vidéo)
Il en résulte que «ce qu’on demande aujourd’hui nous en tant que peuple kurde et en tant que les amis du peuple kurde qui sont aujourd’hui présents avec nous […] c’est que ces pays européens passent à l’acte nécessaire, car il y a un massacre qui a été commis, il y a plus de 300 civils qui ont été tués en 52 jours, plus de 700 autre civils ont été blessés. […] Ce qu’on demande c’est que ces pays passent à l’acte, que l’Onu avant tout passe à l’acte et mette enfin fin à ces massacres», a-t-il martelé.

Et de souligner que le Conseil démocratique kurde en France attendait également avec impatience la condamnation et des démarches de la part de la France qui devrait, selon M.Polat, «condamner ces massacres, ces assassinats, ces tentatives d’invasion» et demander «à la Turquie de se retirer de ce territoire syrien».

L'armée turque mène depuis le 20 janvier l'opération Rameau d'olivier contre les Kurdes à Afrine, dans le nord de la Syrie. Cette région est contrôlée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) que la Turquie considère comme la branche militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit dans le pays.

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