le siège de l'UNICEF à Paris«Le silence tue à Afrine», «Ne laissons pas la guerre effacer le sourire sur le visage des enfants» c'est ce que l'on pouvait lire sur des banderoles de manifestants kurdes devant le siège de l'UNICEF à Paris.
Pour alerter sur le nettoyage ethnique à Afrin où les bombardements incessants et indiscrimés de l'armée turque tuent chaque jour des enfants, ceci malgré la résolution de l'ONU sur le cessez-le feu en Syrie, le @codemkurde appelle à un boycott des écoles le 20 mars.#DefendAfrin pic.twitter.com/KrmogxJrAb
— Conseil Kurde-France (@codemkurde) 18 марта 2018 г.
En effet, le gouvernement turc a lancé le 20 janvier dernier, avec l'aide de ses alliés de l'Armée syrienne Libre, maintenant essentiellement composée d'islamistes, l'opération militaire «Rameau d'olivier» contre les milices kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD) dans l'enclave d'Afrine. Soutenu par les États-Unis dans leur combat contre Daech*, le PYD est considéré comme une organisation «terroriste» par Ankara, qui considère que ces milices kurdes s'apparentent à la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Depuis près de 57 jours, l'enclave d'Afrine et la ville du même nom subissent l'offensive terrestre ainsi que les bombardements de l'armée turque.
Une opération militaire qui a fait de nombreuses victimes parmi la population civile comme le déclare l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon l'observatoire, 286 civils ont été tués depuis le début de l'opération turque. Ankara réfute ce chiffre, car l'opération militaire ne viserait, selon elle, pas les civils. Toujours selon ce même observatoire, plus de 250.000 personnes seraient contraintes à l'exode trouvant notamment refuge dans les régions contrôlées par le gouvernement syrien au nord d'Alep.
Un contexte qui a donc ému la communauté kurde à travers l'Europe. Cette colère a donné lieu à de nombreuses manifestations notamment en Grèce, en Allemagne (Hambourg, Cologne), mais également en France à Marseille ou encore à Paris, où des heurts ont d'ailleurs éclaté devant le siège de l'UNICEF à Paris.
Malgré les déclarations du président turc, le conflit est bien loin de s'arrêter. Dimanche 18 mars, il a annoncé lors d'une cérémonie la prise de contrôle d'Afrin. «Depuis 8 h 30 ce matin, le centre-ville d'Afrin est sous le contrôle des membres des Forces syriennes libres, qui ont été soutenues par les militaires turcs. En ce moment, le drapeau turc flotte là-bas! Le drapeau des forces syriennes libres flotte là-bas! Le maillon des forces terroristes a été rompu de tous les côtés, et nous allons détruire, étape par étape, les chaînons qui restent! Nous allons mettre fin à leur jeu!» Recep Tayyip Erdogan a également affirmé qu'un «grand nombre de combattants kurdes ont fui la queue entre les jambes.»
Des déclarations qui laissent présager sous nos latitudes de nouvelles manifestations et sur le terrain de nouveaux morts…
*Daech est une organisation terroriste interdite en Russie