Les premières accusations à l'encontre de Moscou ont été lancées bien avant les conclusions de l'enquête, alors que l'analyse de la substance toxique utilisée contre l'ex-agent double Sergueï Skripal prendra aux experts de l'OIAC (l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) pas moins de trois semaines, a indiqué Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
«Et maintenant, nous entendons les experts de l'OIAC dire que la simple analyse préliminaire de la substance toxique prendra au moins trois semaines. C'est une contradiction», a poursuivi M. Peskov.
Le porte-parole du Kremlin a d'ailleurs dressé un parallèle qu'il a lui-même qualifié de «très brutal», entre l'affaire Skripal et un hypothétique accident dans la capitale russe.
«Imaginons: dans le centre de Moscou, se produit un accident de la route dans lequel meurt une personne. On examine quel genre de véhicule est en cause et il s'avère que celui-ci est d'origine britannique, disons une Range Rover», a supposé M. Peskov.
Les accusations d'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia ont été portées contre Moscou par Londres il y a une semaine. La Première ministre britannique Theresa May a affirmé que Moscou était impliqué dans cette affaire, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Moscou a qualifié ces accusations gratuites de «cirque» avant d'expulser à son tour 23 diplomates britanniques.
Sergueï Skripal, un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, ainsi que sa fille ont été retrouvés inconscients le 4 mars 2018 aux abords d'un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison, M. Skripal a obtenu l'asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d'agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis.