Londres refuse de transférer à Moscou des échantillons du gaz innervant avec lequel ont été empoisonnés l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Youlia, car leur analyse permettra d'identifier l'origine de la substance, estime dans une interview à Sputnik Léonid Rink, l'un des créateurs du gaz Novitchok, classifié par les Britanniques comme A-234.
«Pourquoi les Britanniques ne donnent-ils pas d'échantillon à Moscou? Parce que malgré tous les efforts déployés par les spécialistes, la technologie sera toujours légèrement différente. C'est une sorte d' "écriture"».
Léonid Rink a par ailleurs qualifié de «non-sens» l'hypothèse selon laquelle le gaz neurotoxique aurait été transporté dans une valise de Youlia Skripal. Dans ce cas-là, l'échantillon n'aurait pas pu arriver à Londres intact, a-t-il expliqué.
Les accusations d'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia ont été portées contre Moscou par Londres une semaine avant la tenue de la présidentielle russe. La Première ministre britannique Theresa May a affirmé que Moscou était impliqué dans cette affaire, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Sergueï Skripal, un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, ainsi que sa fille ont été retrouvés inconscients le 4 mars 2018 aux abords d'un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison, M.Skripal a obtenu l'asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d'agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis.