Les accusations portées contre la Russie dans le cadre de l'affaire Skripal sont dénuées de sens, a déclaré dimanche soir le Président russe Vladimir Poutine, s'exprimant devant les journalistes après sa réélection pour un nouveau mandat de six ans.
«Je pense que toute personne de bon sens comprend que c'est un délire, un non-sens de croire que quelqu'un en Russie pourrait se permettre de tels actes à la veille de la présidentielle et du Mondial de football. C'est impensable», a lancé M.Poutine dans son QG électoral.
«Nous sommes prêts à coopérer. Nous l'avons dit dès le début. Nous sommes prêts à participer aux enquêtes requises. Mais il faut que l'autre partie y soit aussi intéressée. Pour l'instant, nous ne le voyons pas», a-t-il ajouté.
Commentant l'hypothèse selon laquelle il s'agit d'une arme chimique, M.Poutine a rappelé que dans ce cas-là, M.Skripal et sa fille auraient été tués sur place, alors qu'ils sont toujours en vie.
«La première chose qui vient à l'esprit: si c'était un agent toxique de qualité militaire, les gens seraient décédés sur place. C'est un fait évident et il faut le comprendre», a-t-il estimé.
Les accusations d'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia ont été portées contre Moscou par Londres une semaine avant la tenue de la présidentielle russe. La Première ministre britannique Theresa May a affirmé que Moscou était impliqué dans cette affaire, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Moscou a qualifié ces accusations gratuites de «cirque» avant d'expulser à son tour 23 diplomates britanniques.
Sergueï Skripal, un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, ainsi que sa fille ont été retrouvés inconscients le 4 mars 2018 aux abords d'un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison, M.Skripal a obtenu l'asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d'agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis.