The Financial Times affirme, se référant à ses sources, que l'ancien agent de la Direction générale des renseignements (GRU) Sergueï Skripal, victime, il y a quelques jours, d'une intoxication en Grande-Bretagne, a travaillé pour les services secrets occidentaux après son échange contre des agents dormants de Moscou en Amérique du Nord en 2010.
Selon un ancien employé haut placé des services secrets ayant requis l'anonymat, après s'être installé en Grande-Bretagne, Sergueï Skripal fournissait des informations aux renseignements occidentaux. Quoique l'ex-colonel russe n'ait pas été utile pendant longtemps dans ce rôle, a-t-il fait remarquer.
Selon une troisième source du journal, il n'y a rien d'extraordinaire au recours à d'anciens espions comme Skripal dans la formation d'agents secrets ni à l'utilisation de leurs informations par les structures du renseignement et de la défense.
La fille de Sergueï Skripal, Youlia, avait précédemment déclaré que son père «donnait des conférences» sans toutefois préciser le lieu, ce qui pourrait alimenter les suppositions d'après lesquelles l'ex-espion donnait de temps en temps des cours à des militaires et des agents britanniques, selon le quotidien.
La police du Wiltshire a confirmé jeudi qu'un de ses agents, Nick Bailey, avait été hospitalisé pour exposition à l'agent neurotoxique.
Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury, une petite ville à 150 km de Londres, et transférés à l'hôpital.
Les médias britanniques se livrent à des manipulations en qualifiant l'ex-colonel de la GRU d'agent «russe» en vue d'influencer l'opinion publique, a déclaré l'ambassade de Russie à Londres. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué pour sa part que la Russie considérait comme de la propagande les affirmations sur une prétendue implication de Moscou dans l'affaire et qu'elle était prête à accorder son aide dans l'enquête concernant Sergueï Skripal si une demande appropriée est formulée.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a exprimé des doutes quant à la divulgation par Londres de la vérité au sujet de l'affaire.
Libéré en 2010 dans le cadre d'un échange qui avait permis à Moscou de rapatrier 10 agents dormants en Amérique du Nord contre la libération de Sergueï Skripal et de trois autres Russes reconnus coupables d'espionnage au profit de Washington, l'homme vivait depuis en Angleterre.