Si une demande appropriée est formulée, la Russie est prête à accorder son aide dans l'enquête concernant l'ancien colonel de la Direction générale des renseignements (GRU), Sergueï Skripal, a déclaré ce vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
«Si intérêt il y a pour notre assistance à une enquête ou autre chose, qu'il s'agisse de l'intoxication de sujets britanniques, de rumeurs sur l'ingérence dans les affaires des États-Unis lors de la campagne électorale ou de tout autre sujet […] Si l'aide de la Russie est vraiment requise, nous serons prêts à examiner cette éventualité en cas de données appropriées», a souligné le chef de la diplomatie russe lors d'une conférence de presse.
Il a fait remarquer que la demande devrait être adressée par les canaux établis, notamment entre les structures de l'ordre. En outre, il a relevé les affirmations du Royaume-Uni selon lesquelles cette affaire faisait écho à la mort d'Alexandre Litvinenko, un ancien agent du Service fédéral de sécurité (FSB).
«Je voudrais rappeler que l'enquête sur la mort de Litvinenko, qui a été imputée elle aussi à la Russie, n'est toujours pas achevée parce que la procédure, quoique qualifiée de publique, se déroule de fait à huis clos et est menée de manière étrange, tandis que de nombreux faits ayant surgi pendant l'instruction n'ont pas été rendus publics», a-t-il noté.
Sergueï Lavrov a indiqué que la Russie avait déjà proposé son assistance, mais que la justice britannique «s'était déclarée au-dessus de tout cela et avait estimé suffisant de prononcer un verdict infondé et loin d'être exhaustif». Il a ajouté que de nombreux faits avaient été «cachés sous le tapis».
La police du Wiltshire a confirmé jeudi qu'un de ses agents, Nick Bailey, avait été hospitalisé pour exposition à l'agent neurotoxique.
Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury, une petite ville à 150 km de Londres, et transférés à l'hôpital.
Libéré en 2010 dans le cadre d'un échange qui avait permis à Moscou de rapatrier 10 agents dormants en Amérique du Nord contre la libération de Sergueï Skripal et de trois autres Russes reconnus coupables d'espionnage au profit de Washington, l'homme vivait depuis en Angleterre.