Des voix au Parlement européen crient à la «paranoïa prétentieuse» autour de la Russie

© AFP 2024 FREDERICK FLORINLe drapeau de l'UE devant le siège du parlement européen à Strasbourg
Le drapeau de l'UE devant le siège du parlement européen à Strasbourg - Sputnik Afrique
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Bien que l’UE se préoccupe pour de bon de l’influence que la Russie aurait sur les processus internes des pays européens et prenne des initiatives pour la contrer, des voix s’élèvent au Parlement européen qui dénoncent cette «paranoïa» et appellent à se regarder en face et qui même approuvent la présence d’une opinion alternative au sein de l’UE.

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Lors d'une session plénière qui, initiée par le Parti populaire européen (PPE), s'est tenue le 17 janvier 2018 au sein de Parlement européen à Strasbourg, sept parlementaires sur 58 qui y ont pris la parole, ont exprimé leurs visions sceptiques par rapport à la soi-disant «ingérence russe» dans les processus électoraux dans d'autres pays et sur la diffusion de fake news.

«Il faut traiter avec attention la notion de fake news», a déclaré Barabara Spinelli, députée italienne au Parlement européen: «Je traite toute cette histoire avec scepticisme, parce qu'on n'a pas de preuves irréfutables de l'ingérence russe dans les élections d'autres pays. Si nous commençons à censurer internet, nous risquons de nous transformer en une menace et de contribuer à la diffusion des fausses informations».

D'après David Coburn, membre du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), c'est l'Union européenne qui «diffuse délibérément sa propre propagande»:

«Moi, je suis indigné par la propagande européenne. Russia Today donne la parole aux membres du Partie pour l'indépendance du Royaume-Uni et c'est bien que RT existe!»

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Mario Borgezio, député européen de la Ligue du Nord, estime qu'il est nécessaire de dialoguer avec la Douma, comme il s'agit «du plus grand pays d'Europe». Selon lui, dans cette situation, on a besoin d'une «approche délicate»:

«Vous avez mentionné l'influence de la Russie sur le Brexit et en Catalogne. Pardon, mais c'est le peuple qui vote, pas le Kremlin.»

Javier Couso Permuy, un homme politique espagnol, membre de la Gauche unie (IU), a rappelé qu'il n'y avait pour l'instant pas d'«exemples concrets» de «données volées»:

«Derrière toute cette paranoïa prétentieuse, la politique qui vise à une querelle avec la Russie est évidente.»

Steeve Briois, du Front national, a, à son tour, proposé de «commencer par nous-mêmes»:

«C'est outrageant que vous stigmatisiez la Russie. […] Vous ne supportez pas la propagande russe mais en même temps vous vous occupez de la propagande de l'islam.»

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Comme l'a signalé Liisa Jaakonsaari, députée du Parti social-démocrate de Finlande, il est primordial d'«engager un dialogue entre l'Union européenne et la Douma».

«J'ai l'impression que nous sommes de retour dans les années 1980, à l'époque de la guerre froide», a fait savoir Udo Voigt, député allemand d'extrême droite.

Et de conclure:

«Mais fournissez-nous des preuves des fakes. Je vois ce qui s'est passé en Libye, en Irak, en Afghanistan, j'ai vu comment nos médias nous ont menti. Regardez la Syrie. On a besoin d'un dialogue avec la Russie. Notre avenir est lié à la Russie, pas à notre ennemie, les États-Unis.»

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