L'investiture de Donald Trump
Le 20 janvier, la cérémonie l'investiture du 45e Président américain Donald Trump a eu lieu. Bien qu'il ait obtenu assez de voix du collège électoral pour l'emporter, ce résultat a été contesté par ses adversaires. Juste après l'élection, une commission d'investigation sur la soi-disant ingérence russe dans la présidentielle a été formée. Les résultats de cette enquête auraient pu mener à une révision des résultats. Toutefois, aucune preuve concrète n'a été obtenue jusqu'à aujourd'hui.
Néanmoins, les objections contre Donald Trump et sa politique, la guerre entre le Président, d'un côté, et l'establishment et les médias américains, de l'autre, n'est pas terminée, ce qui explique les tensions au sein de la société américaine.
Les conséquences internationales de sa victoire sont aussi controversées. Washington est sorti de certains projets et accords internationaux, tels que l'accord de partenariat transpacifique (TTP) et l'accord de Paris sur le climat. Avec l'arrivée de Trump au pouvoir, la crise dans la péninsule coréenne n'a fait que s'aggraver.
La présidentielle en France
Le 7 mai, Emmanuel Macron a remporté la présidentielle à l'issue du seconde tour de l'élection et est devenu le plus jeune Président de l'histoire de la France.
Europhile et atlantiste, M.Macron s'est engagé dans la voie du renforcement de l'intégration européenne. Cependant, le Président de la République a critiqué son allié outre-atlantique pour sa sortie de l'accord de Paris sur le climat.
En même temps, Paris semble vouloir améliorer ses relations avec Moscou. En mai, Vladimir Poutine a été invité à Versailles à l'occasion du tricentenaire de la visite de l'Empereur russe Pierre le Grand en France. Les deux chefs d'État se sont rencontrés une fois de plus lors du sommet du G20 à Hambourg. Une visite de M.Macron en Russie est prévue pour 2018.
Les élections générales britanniques
Le 8 juin, les Britanniques ont voté pour renouveler le parlement du Royaume-Uni. Ces élections anticipées avaient été initiées par la Première ministre Theresa May pour renforcer ses positions mais n'ont pas apporté les résultats escomptés.
Le Parti conservateur a obtenu 42% des voix et par conséquent 317 sièges sur 650 au parlement. Cela ressemblait d'ailleurs à une victoire à la Pyrrhus. Le Parti travailliste, principal rival des conservateurs, a recueilli 40% des suffrages soit 262 sièges, 30 sièges de plus donc que la mandature précédente. Le parti de May a perdu 13 sièges et sa majorité parlementaire.
Ainsi, ce scrutin aurait affaibli non seulement les positions en politique intérieure de Theresa May, mais aussi celles de Londres dans les négociations avec Bruxelles sur les conditions du Brexit.
Les élections fédérales allemandes
Autre grand pays européen, l'Allemagne a aussi vécu des élections en 2017. L'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), parti d'Angela Merkel, chancelière fédérale depuis 2005, a gagné les élections du 24 septembre au Bundestag, parlement allemand, avec 32,9% des voix et 246 sièges sur 709.
Pourtant, Merkel ne peut considérer cette victoire comme écrasante. La CDU n'a réussi ni à obtenir la majorité absolue (355 sièges), ni à former une coalition, les négociations ayant échoué par la suite à cause de la position du Parti libéral-démocrate (FDP) qui était arrivé 4e. Néanmoins, la question de la coalition reste ouverte. Le 7 décembre, le Parti social-démocrate (SPD), membre traditionnel des coalitions des législatures précédentes, a décidé de prendre part aux négociations.
Toutefois, la surprise est venue d'ailleurs. Le parti eurosceptique et anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) a été choisi par 12,6% des électeurs.
Cette échec de Merkel révèle un important clivage au sein de la société allemande sur certaines questions, telles que la crise migratoire, l'avenir de l'UE et la politique socio-économique.
Le référendum catalan
En 2017, les Catalans n'ont jamais été aussi proches de l'indépendance. Le 1er octobre, ils ont exprimé leur volonté lors du referendum d'autodétermination. À l'issue du scrutin, près de 90% des électeurs ont voté en faveur de l'indépendance avec un taux de participation de 42%. Madrid ne l'a pas reconnu. Le plébiscite a été accompagné d'altercations entre la police et des habitants de la communauté autonome.
Après le référendum, le gouvernement espagnol a lancé la procédure de suspension de l'autonomie catalane. Le 27 octobre, le parlement de la Catalogne a proclamé l'indépendance de la région. Le 30 octobre, le chef du gouvernement catalan et principal instigateur du référendum, Carles Puigdemont, menacé de 30 ans de prison, a quitté l'Espagne pour la Belgique.
Ce référendum a encore une fois soulevé la question de l'intégrité territoriale qui touche non seulement l'Espagne mais aussi d'autres régions européennes: de l'Écosse et l'Irlande du Nord à la Lombardie et la Vénétie.
La victoire de forces indépendantistes à l'issue des législatives en Catalogne le 21 décembre a démontré que le problème catalan n'avait pas disparu.
Le 19e congrès du Parti communiste chinois
La Chine, poids lourd démographique et économique mondial, a connu en 2017 un évènement d'une importance historique.
Le 18 novembre, le 19e congrès national du Parti communiste chinois (PCC) a eu lieu à Pékin. Xi Jinping a alors dessiné les contours de l'avenir du pays pour les années à venir en pointant des problèmes auxquels la Chine fait face.
Primo, il a évoqué la contradiction entre le développement économique et la qualité de la vie des Chinois. Selon Xi Jinping, l'inégalité est le principal défi pour le pays.
Secundo, a été cité le rôle du PCC et son monopole politique comme condition incontestable de la prospérité chinoise. Dans ce contexte, selon le dirigeant chinois, face à la démocratie occidentale, Pékin continuera à développer son propre modèle politique.
Selon le Centre for Economics & Business Research (CEBR), la Chine pourrait dépasser le PIB des États-Unis vers 2032, devenant ainsi le leadeur économique mondial.
Le coup d'État au Zimbabwe
L'année 2017 a été la dernière du règne du Président Robert Mugabe.
Les 14 et 15 novembre, des militaires zimbabwéens ont lancé un putsch après la démission du vice-Président Emmerson Mnangagwa, interprétée comme une éviction politique en faveur de l'épouse du chef d'État Grace Mugabe. Le Président a été placé en résidence surveillée. Cela étant, les militaires ont expliqué ces évènements par des mesures pour «éliminer des criminels proches du Président Mugabe».
Le 19 novembre, le parti au pouvoir, la ZANU-PF, a appelé le Président à se retirer. Trois jours plus tard, Robert Mugabe a démissionné au début de la procédure de destitution initiée par le parlement zimbabwéen. En retour, il a obtenu l'immunité judiciaire et une allocation à vie de 150.000 dollars par mois.
Le poste de Président zimbabwéen est maintenant occupé par Emmerson Mnangagwa dont les positions ont été renforcées lors du congrès de la ZANU-PF du 16 décembre.