La politique de «changement de cap» menée à ces fins par Barack Obama depuis 2010 en Asie-Pacifique a échoué. Tout le monde s'attendait à ce que la récente tournée de 12 jours du président américain dans cinq pays d'Asie orientale éclaircisse sa politique, écrit jeudi 21 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Il s'est avéré que Trump avait profité de ce déplacement et de la tribune du sommet de la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) à Da Nang pour proclamer la création d'une région «Indo-Pacifique ouverte et libre» en Asie comme l'objectif principal de sa politique en Asie.
Cette interprétation élargie des frontières de l'Asie-Pacifique n'est pas nouvelle. Elle est utilisée depuis longtemps par le Pentagone pour définir la zone de responsabilité du commandement de la 7e flotte du Pacifique des USA à Hawaï, qui s'étend jusqu'à l'île Diego Garcia dans l'océan Indien. Le premier ministre japonais Shinzo Abe en parlait encore en 2007 devant le parlement indien pendant son premier mandat. Son idée se résumait ainsi: en réponse à l'ascension rapide de la Chine autoritaire, la plus riche démocratie d'Asie (le Japon), le pays le plus peuplé (l'Inde) et le plus vaste (l'Australie) comptaient organiser des consultations régulières sur la sécurité avec l'hégémonie démocratique (les USA). Souvent, ces «consultations» étaient le premier pas vers la création d'alliances militaires.
La visite de Trump en Asie a montré que le président américain avait lui aussi décidé d'adopter cette vision. Son «quartet», d'après les stratèges de l'équipe présidentielle, est appelé à devenir le principal facteur géopolitique en Asie. Cela indique que les USA n'ont pas l'intention de partir ou de renoncer à leur hégémonie, et que manifestement ils mettent le cap sur la création d'une alliance militaire avec le Japon, l'Inde et l'Australie pour réfréner la Chine.
Mais de nombreuses questions sont encore floues pour toutes les parties — or le diable est dans les détails. L'Inde et l'Australie se posent des questions. L'Inde est membre du groupe des États non alignés et son adhésion au «quartet» serait difficile à «faire vendre» à la population. Alors que l'Australie, tout comme les USA, est étroitement liée à la Chine sur le plan économique: c'est même son principal partenaire commercial.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.