La quadrature du cercle, ou la nouvelle politique des USA en Asie

© AP Photo / Andrew HarnikU.S. President Donald Trump and Chinese President Xi Jinping shakes hands during a joint press conference at the Great Hall of the People, Thursday, Nov. 9, 2017, in Beijing.
U.S. President Donald Trump and Chinese President Xi Jinping shakes hands during a joint press conference at the Great Hall of the People, Thursday, Nov. 9, 2017, in Beijing. - Sputnik Afrique
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La quadrature du cercle, ce fameux problème impossible à résoudre, décrit parfaitement la tâche fixée par le président américain Donald Trump: préserver l'hégémonie vacillante des USA en Asie du Sud et du Sud-Est.

La politique de «changement de cap» menée à ces fins par Barack Obama depuis 2010 en Asie-Pacifique a échoué. Tout le monde s'attendait à ce que la récente tournée de 12 jours du président américain dans cinq pays d'Asie orientale éclaircisse sa politique, écrit jeudi 21 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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Mais ces attentes étaient vaines, d'autant que tout ce voyage s'est déroulé dans une atmosphère de tension accrue à cause de sa rhétorique belliqueuse à l'égard de la Corée du Nord.

Il s'est avéré que Trump avait profité de ce déplacement et de la tribune du sommet de la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) à Da Nang pour proclamer la création d'une région «Indo-Pacifique ouverte et libre» en Asie comme l'objectif principal de sa politique en Asie.

Cette interprétation élargie des frontières de l'Asie-Pacifique n'est pas nouvelle. Elle est utilisée depuis longtemps par le Pentagone pour définir la zone de responsabilité du commandement de la 7e flotte du Pacifique des USA à Hawaï, qui s'étend jusqu'à l'île Diego Garcia dans l'océan Indien. Le premier ministre japonais Shinzo Abe en parlait encore en 2007 devant le parlement indien pendant son premier mandat. Son idée se résumait ainsi: en réponse à l'ascension rapide de la Chine autoritaire, la plus riche démocratie d'Asie (le Japon), le pays le plus peuplé (l'Inde) et le plus vaste (l'Australie) comptaient organiser des consultations régulières sur la sécurité avec l'hégémonie démocratique (les USA). Souvent, ces «consultations» étaient le premier pas vers la création d'alliances militaires.

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La Chine n'a évidemment pas apprécié ce qui ressemblait clairement à une tentative de réunir contre elle une alliance d'États partisans des mêmes idées. Dès la première tentative d'organiser de telles consultations, Pékin a envoyé des notes de protestation aux quatre pays. L'Inde et l'Australie dont les priorités étaient très différentes des plans d'Abe avaient alors décidé d'éviter tout problème inutile et avaient fait preuve de retenue. C'est alors que le «quartet» a été rangé dans un tiroir et oublié jusqu'en octobre 2017, quand le premier ministre japonais réélu a de nouveau soulevé cette question.

La visite de Trump en Asie a montré que le président américain avait lui aussi décidé d'adopter cette vision. Son «quartet», d'après les stratèges de l'équipe présidentielle, est appelé à devenir le principal facteur géopolitique en Asie. Cela indique que les USA n'ont pas l'intention de partir ou de renoncer à leur hégémonie, et que manifestement ils mettent le cap sur la création d'une alliance militaire avec le Japon, l'Inde et l'Australie pour réfréner la Chine.

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En convenant de recréer le «quartet», les participants ont déterminé sept domaines prioritaires de coopération: l'ordre en Asie basé sur des règles; une navigation et une circulation aérienne libres; le respect du droit international; l'élargissement de l'interconnexion; la sécurité en mer; la Corée du Nord et la non-prolifération de l'arme de destruction massive; la lutte contre le terrorisme.

Mais de nombreuses questions sont encore floues pour toutes les parties — or le diable est dans les détails. L'Inde et l'Australie se posent des questions. L'Inde est membre du groupe des États non alignés et son adhésion au «quartet» serait difficile à «faire vendre» à la population. Alors que l'Australie, tout comme les USA, est étroitement liée à la Chine sur le plan économique: c'est même son principal partenaire commercial.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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