Le nouveau gouvernement d'Autriche a l'intention de proposer la citoyenneté du pays aux germanophones de la région italienne du Trentin-Haut-Adige, a indiqué mardi le nouveau chancelier autrichien, Sebastian Kurz, en donnant une conférence de presse à l'issue de la première réunion de son cabinet. Et bien qu'il ait précisé que cela ne pourrait être fait qu'après des «consultations étroites avec Rome», les politiciens italiens ont vivement protesté.
Le plan concernant la région, plus connue en Autriche comme Tyrol du Sud, fait partie de l'accord de coalition conclu le week-end dernier entre le Parti populaire autrichien (ÖVP, conservateur) de Sebastian Kurz et le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ, extrême-droite), a annoncé Reuters.
Les politiciens italiens ont pour leur part condamné les projets de délivrer des cartes d'identité autrichiennes aux habitants de la région italienne parlant l'allemand ou le ladin, précise l'agence italienne ANSA.
«La proposition de [Sebastian] Kurz est faite dans le gant de velours de l'européisme, mais a tout du poing de fer ethno-nationaliste», a indiqué le vice-ministre italien des Affaires étrangères, Benedetto Della Vedova, sur Facebook.
Son point de vue est entièrement partagé par Giorgia Meloni, ex-ministre pour la Politique de la jeunesse dans le gouvernement Silvio Berlusconi:
«Vienne nous offense», a-t-elle affirmé.
En 1943, la région fut occupée par l'Allemagne et resta pratiquement rattachée au Reich jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque fut rétablie la direction italienne.
En 1971, un nouvel accord entre l'Autriche et l'Italie déclara que les litiges au sujet du Tyrol du Sud pouvaient être réglés par la Cour internationale de Justice à La Haye. En outre, les deux parties ont convenu que la province bénéficierait d'une plus grande autonomie en Italie et que l'Autriche ne viendrait pas s'ingérer dans ses affaires intérieures.