Personne ne doutait de cette victoire, elle est là et elle a fait du bruit. La liste de l'alliance nationaliste Pè a Corsica remporte le second tour des élections territoriales avec un score historique de 56,46% des voix. Pourtant, tous les candidats avaient un ennemi commun: l'abstention. La pluie et le mauvais temps n'ont néanmoins pas eu raison des élections, mais le taux de participation s'est maintenu au niveau assez bas de 52,63%.
«Pour mobiliser nos électeurs, nous avions eu un discours à double détente, précise à Sputnik Pierre-Antoine Tomasi, le tout jeune président du parti indépendantiste Corsica Libera, avec d'une part le développement des projets déjà en place et les négociations à entamer avec Paris d'une autre.»
Lors de la campagne menée d'une manière assez agressive par Pè a Corsica, l'alliance déjà majoritaire à l'Assemblée de Corse, les citoyens ont été interrogés sur leur degré de satisfaction par rapport aux initiatives nationalistes dans les principales branches de l'économie: transport maritime, politique de la montagne, agriculture… Des projets lancés avec le boulet de 100 millions de déficit public que les nationalistes ont trouvé à leur arrivée en 2015.
«Malgré le fait que depuis six mois, nos élus régionaux à Paris demandent les adaptations législatives, regrette Pierre-Antoine Tomasi, la réponse est systématiquement négative. Donc, afin de mettre en œuvre les adaptations nécessaires pour la Corse, nous avons besoin de ce statut d'autonomie.»
Pierre-Antoine Tomasi, président du Corsica Libéra, croit beaucoup en rajeunissement de son groupe politique #territoriales2017 #Corse pic.twitter.com/FXb6AnlEPY
— Sputnik_Kastor (@kastor_sputnik) 10 декабря 2017 г.
Deux autres dossiers, ceux de l'utilisation de terres et du statut de résident, semblent avoir pesé lourd dans la décision de vote des îliens. Le fameux Plan d'aménagement durable semble aller dans le sens d'une exploitation des terres plus avantageuse pour les îliens. Pourtant, les nationalistes ne mettent pas tous leurs espoirs dans l'agriculture: ils misent aussi sur le tourisme, incontournable source de revenus, et sur les technologies de pointe, avec les applications pour smartphones et Internet, par exemple.
«La politique des nationalistes n'est pas de demander plus de moyens à l'État, c'est le contraire, se défend M. Tomasi. On veut des responsabilités en matière de fiscalité afin de répartir, par exemple, la TVA qui augmente en Corse d'une façon structurelle.»
Désormais, la Corse possède un levier supplémentaire, le soutien majoritaire de sa population, pour les négociations plus serrées avec Paris. Même si nombre d'experts et politiques nationaux qualifie les aménagements législatifs de la région d'«expérimentations».