Situation insulaire de la Corse oblige, la plupart des biens manufacturés y sont importés. Selon Philippe Crevel, fondateur de la société d'études et de stratégies économiques Lorello Ecodata, la Corse vit essentiellement du tourisme et son activité agricole ne lui garantit pas l'autosuffisance.
« La Corse connaît une croissance économique forte, supérieure à celle du reste de la France, explique Philippe Crevel, aussi bien parce que l'activité touristique se porte bien, avec moins d'attentats et de problèmes politiques, que parce que les actions mises en place par les gouvernements successifs avec leurs plans d'investissements et d'équipement portent leurs fruits.»
« En cas de victoire en décembre prochain (qui ne serait qu'une confirmation de leurs victoires précédentes aux régionales et législatives), les nationalistes vont certainement réclamer à Paris de nouveaux pouvoirs, » assure Philippe Crevel.
Pour avoir plus d'autonomie, le parti nationaliste exige que les recettes des impôts restent en Corse. Et, d'après l'expert, c'est une revendication qui sera avancée lors de négociations qui seront engagées, en cas de victoire, pour obtenir le changement du statut administratif de l'île.
« Pour certains d'entre eux, ce sera un pas vers la demande du référendum d'indépendance en 2028, » suppose l'économiste, tout en mettant entre parenthèses la nécessité de la validation des résultats par les pouvoirs nationaux.
Ainsi, l'expert est persuadé que pour les gagnants d'élections régionales de décembre 2017, l'objectif sera de préserver le dynamisme du développement économique de l'île, tout en essayant d'en diversifier les sources pour favoriser l'émergence d'une économie multisectorielle.