Au sein du CIO, tant dans la commission dirigée par Oswald que dans celle de Schmid, il existe sans doute une certaine jurisprudence secrète, parce que personne ne sait sur quelles dépositions et preuves repose justement telle ou telle décision adoptée, a indiqué à Sputnik Christof Wieschemann.
«C'est ce que je critique en permanence. La procédure de prise de décisions ne s'y inspire pas de la suprématie du droit, comme nous nous y attendons à juste titre», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que le rapport McLaren restait somme toute un mystère, dont le fait que 82% des cas s'y rapportaient aux JO d'été et seulement 18% aux Jeux d'hiver.
«J'estime que l'affirmation selon laquelle le dénonciateur majeur Grigori Rodtchenkov serait parti de Russie afin de révéler la vérité à l'opinion mondiale n'est qu'une légende montée de toutes pièces. […] Il avait tout simplement peur des poursuites judiciaires», a noté M.Wieschemann.
En tant qu'avocat des skieurs russes Alexander Legkov et Evgeniy Belov que le CIO avait privés de leurs titres olympiques et avait suspendus à vie pour toute future participation aux JO, M.Wieschemann a fait appel de cette décision auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).
«J'estime que dans le cas du TAS, nous avons des chances qu'il reconnaisse insuffisantes les preuves produites pour appliquer des sanctions contre qui que ce soit. Pourtant, le CIO traîne en longueur la procédure à tel point qu'il devient pratiquement impossible d'obtenir un verdict équitable. Or, tout est encore possible, il faut toujours essayer», a conclu l'avocat.
Auparavant, il avait déclaré que la disqualification des Russes Alexander Legkov et Evgeniy Belov impliqués dans le scandale de dopage revêtait un caractère politique. Selon un communiqué diffusé par le CIO, les deux sportifs sont «reconnus coupables d'une infraction aux règles antidopage».