«Si vous trouvez ce document, sachez que notre patrie est précieuse et que nous ne pouvons pas la négliger. J'appelle mes enfants et mon peuple à ne pas se soumettre à ces milices criminelles [des Houthis, ndlr.] et à ne pas leur livrer le Yémen républicain. Et soyez le cauchemar qui va les déranger dans leur sommeil. En ce moment, je suis entouré de traîtres qui ont vendu le Yémen à bas prix. Mes salutations à toi, oh grand peuple yéménite. Nous nous retrouverons au paradis», indique le document.
Selon la chaîne, c'est Tariq al-Awadi, frère de Yasser al-Awadi, secrétaire général adjoint du Congrès général du peuple (parti politique au pouvoir) proche de l'ancien Président, qui a reçu cette lettre d'un parent de Saleh dont le nom n'a pas révélé. Le document a ensuite été publié sur Twitter par Sam al-Ghobari, un journaliste yéménite proche du défunt Président.
هذه الرسالة الاخيرة للرئيس السابق المغدور به الشهيد علي عبدالله صالح لكل ابناء الشعب اليمني ، انه يتحدث عن خيانات الذين وثق بهم من الهاشميين المستترين الذين تماهوا داخل المؤتمر الشعبي العام وفي كل مؤسسات الدولة
— 🇾🇪 سام الغباري (@SAlghobari) 6 декабря 2017 г.
نفذوا وصيته ولتكن دماءه تطهيرًا له وتطهيرًا لليمن من ميليشيا #ايران pic.twitter.com/7lK0J7DOYh
Les Houthis ont annoncé le lundi 4 décembre avoir tué l'ancien président Ali Abdallah Saleh et ont diffusé sur la chaîne de télévision officielle une vidéo montrant le corps ensanglanté d'une personne ressemblant fortement à l'ex-Président. Un représentant de l'armée yéménite a indiqué à Sputnik que les Houthis surveillaient les déplacements d'Ali Abdallah Saleh depuis le samedi précédent et qu'ils l'avaient tué lors d'un échange de tirs. En outre, les Houthis auraient blessé et fait prisonnier le fils de l'ancien dirigeant
D'allié des Houthis, Saleh était devenu leur adversaire en dénonçant leur volonté de le marginaliser. Il a tendu la main à l'Arabie saoudite, à la tête d'une coalition qui combat les rebelles depuis 2015.
Pendant 30 ans au pouvoir, Saleh a combattu à plusieurs reprises contre des rebelles houthis Ansar Allah. Pourtant, après son retrait à la suite du «printemps arabe» en 2012, il a pris, en 2014, le parti des houthis dans un soulèvement contre le nouveau gouvernement du Président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale. Fidèles à Saleh, les houthis ont participé dans un front uni à la guerre contre les forces gouvernementales et la coalition arabe. Cette coalition, dirigée par l'Arabie saoudite et la plupart des pays du golfe Persique, menait des frappes aériennes contre les Houthis depuis mars 2015.