Selon le porte-parole du mouvement houthi Ansar Allah, Ahmed Hamid, le défunt dirigeant «a lui-même mis fin à ses jours» lorsqu'il a tendu la main à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. Il souligne que le meurtre de Saleh «n'était pas une vengeance».
«S'il n'avait pas opposé de résistance, il aurait été traduit en justice. Les Houthis n'étaient pas motivés par la vengeance, en dépit des nombreux crimes commis par Saleh contre le peuple yéménite», a indiqué M.Hamid. Toujours d'après lui, le Yémen va désormais avoir «plus de stabilité et de sécurité».
«Saleh a été assassiné non seulement en raison de sa "trahison", comme le disent les Houthis. Il s'agit d'un règlement de comptes: lorsqu'il était Président, Abdallah Saleh a fait assassiner leur chef Hussein al-Houthi, et les Houthis ne l'ont pas oublié», estime l'analyste.
«Tant que les milices houthis contrôleront Sanaa, les affrontements ne cesseront pas au Yémen», estime l'interlocuteur de l'agence. Pour lui, le meurtre de M.Saleh a mis en évidence la rupture entre les insurgés Houthis et le Congrès populaire général (CPG), au pouvoir dans le pays.
Pour sa part, l'expert militaire saoudien, le général-major Abdalla Ganim al Qahtani, est persuadé que le Yémen «entre dans la pire période de son histoire moderne».
«Il faut s'attendre à des répressions et à des affrontements entre forces rivales, notamment entre les Houthis et les tribus. L'intégrité du Yémen va sombrer dans le chaos. Les Houthis deviendront une force terroriste qui éliminera sans pitié tous ses opposants et tous ceux qui se prononcent contre l'Iran», a déclaré M.al Qahtani à Sputnik.